Au milieu d’une troisième trilogie en mal de reconnaissance,
The Mandalorian portait sur ses
épaules une double-responsabilité : celle, économique, de lancer sur de
bons rails le nouveau service de SVOD Disney+,
censé faire jeu égal avec Netflix en proposant des contenus originaux issus des
franchises désormais estampillées Disney – et puis celle, symbolique, de
redorer le blason Star Wars, malmené
depuis son rachat par la firme aux grandes oreilles. Aux commandes, Jon
Favreau, qui, et c’est assez rare à la télévision comme pour la saga Star Wars pour le noter, a fait
confiance à ses réalisateurs – on dit, en coulisses, qu’ils ont eu de grandes
libertés. Une prise de risques ? Dans la pratique, cela semble pourtant
étrangement logique : loin du produit attendu, The Mandalorian s’est choisi un bien drôle de format à l’heure où
l’épisodique, le formula show, est de
plus en plus boudé par le public – des épisodes de trente minutes en moyenne,
une narration en tâtons qui ne s’empêche pas de raconter de très courtes
aventures chaque semaine avec des personnages et des enjeux que l’on ne reverra
jamais par la suite. Ce n’est peut-être pas Xena
la guerrière, mais le courage – ou la sénilité – de The Mandalorian intrigue. Et divise.
Forcement : si, dans le format feuilleton, il y a comme
une garantie scénaristique, l’épisodique est beaucoup plus instable. The Mandalorian se mange un certain
nombre de casseroles le long de ses huit épisodes – on pourrait d’ailleurs
défendre que certains sont, n’ayons pas peur des mots, ratés. C’est, d’une part
effectivement, la faute à des péripéties guère passionnantes – et d’autre part,
la conséquence d’une tentative : celle de varier les styles, les
influences, les tons, les genres. De Kurosawa au western spaghetti, en passant
par le film de braquage et celui de guerre, on retrouve là des noms qui furent
les inspirations, en son temps, de George Lucas à l’époque d’Un Nouvel Espoir. Ce n’est donc pas tant
une nouveauté qu’un vent de fraicheur : dans ce méli-mélo qui navigue
entre comique et drame, aventure et scènes d’action, on retrouve l’esprit pulp
de la trilogie originale, pour la première fois depuis 1983. Un sens de
l’humour, un amour de l’effet pratique, une approche du genre façon chanbara et une légèreté globale de ton
qui donne aux scènes les plus dures une force décuplée : peut-être est-ce
là la patte de Jon Favreau, mais dans tous les cas l’équipe derrière The Mandalorian a mieux compris George
Lucas que George Lucas lui-même avec sa prélogie ; ne parlons même pas des
derniers films.
Tout n’est pas millimétré et, ici et là, des fautes de goût
se glissent entre deux plans, qu’il s’agisse de révéler (malheureusement) un
visage dont on n’avait pas besoin, de raconter via des flashbacks un passé qui
enraye un mythe, ou juste de se noyer sous une avalanche de guest-stars dont on avait aucune envie
de voir venir troubler la fête. Pourtant ce qui pose problème aux détracteurs
de The Mandalorian ce ne sont pas ces
quelques faux pas de fin de parcours (les premiers épisodes sont assez
irréprochables), mais des points qu’il convient de mesurer : un soi-disant
merchandising éhonté pour peluches (alors que le personnage concerné n’a qu’une
présence toute relative à l’écran), un format pas assez moderne (depuis quand
c’est un problème ?) ou des enjeux flous (la finalité, au fond, serait
plutôt de raconter des courtes aventures dans l’univers de Star Wars).
The Mandalorian
s’apprécie comme une bonne surprise : ses bandes-annonces nous avaient
vendu une série violente, noire, façon nouvelle trilogie en plus sanglante. Il
n’en est rien. Pulp et légère, le premier blockbuster Disney+ n’en a pas du
tout la carrure : il navigue avec légèreté dans un univers bien connu
qu’on redécouvre complètement, grâce à des prises de risque de ton qui renouent
avec un esprit bien différent des gros budgets actuels. Les dollars sont bien
visibles, dans la qualité irréprochable des effets visuels, mais The Mandalorian ne se pavane jamais,
préférant une forme de modestie narrative et esthétique qui n’est sans rappeler
celle, avant les budgets de la prélogie, d’un George Lucas. Avec, en ligne de
conduite, le bushido (Les Sept Samourais et Yojimbo particulièrement) et le code du
pistolero (Leone, évidemment). Prendre à contre-courant les attentes était un
véritable coup de poker – à moitié réussi car Disney s’est ainsi aliéné une
partie de son public qui s’attendait à un Game
of Thrones spatial dont on avait, au fond, pas envie. Cette même retenue
qui, par moments, affaiblit The
Mandalorian, dont on peine à retenir de véritables moments forts. Mais à
l’heure où Netflix, Amazon et Hulu se concurrencent à grands coups de séries
plus spectaculaires les unes que les autres, Disney se démarque par un grand
geste d’humilité : pour impressionner, nul besoin de choquer. Il faut
parfois juste savoir rire, et attendrir.
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