Plutôt que de m'appesantir sur mon inefficacité, plutôt devrais-je remercier mes lecteurs, fidèles et occasionnels, qui me motivent à écrire de la même façon que (je l'espère) je les motive à se déplacer au cinéma ou à commencer une série. Bon, de façon moyennement régulière (trois fois par mois en ce moment), mais peu importe : merci beaucoup.
M'est venue une l'idée : plutôt que de festoyer l'espace d'un jour, pourquoi ne pas faire de cette année - jusqu'en juin 2017, donc - quelque chose de spécial ? J'ai toujours adoré les dossiers thématiques, les travaux de longue haleine, les articles bien travaillés et autres joyeusetés qui me prennent des heures et des heures de boulot. C'est pourquoi j'ai choisi de consacrer chacun des onze prochains mois à un thème particulier. Au programme à chaque fois : critiques de classiques, semaines thématiques, billets d'impression et cinéastes emblématiques, tout cela sans perturber le rythme habituel du blog (c'est à dire l'actualité cinéma et série ainsi que les dossiers déjà en cours).
Ce n'est peut-être pas grand chose, mais j'espère que l'originalité des thèmes vous fera voyager autant que moi ! Au programme... :
La grande époque du cinéma aux moyens monumentaux : de Guerre et Paix de Sergeï Bondartchouk au Ran de Kurosawa, analyse des fresques historiques aux milliers de figurants, des grandes heures du Technicolor à l'apparition du numérique, de la Russie aux Etats-Unis. L'histoire en version XXL, par l'intermédiaire de ses plus grands commandants.
- Introduction
- Kingdom of Heaven : Le Choc des Mondes
- Le Japon selon Kurosawa
En août, on aime les films qui respirent l'été. Qu'il s'agisse de la chaleur tapante du soleil ou du doux son mélancolique des cigales, le cinéma au cadre estival a toujours tendance à être plus attachant que son homologue hivernal. L'été, ce sont les grandes vacances, les bons souvenirs - et surtout tout un pan du cinéma de toutes les époques, de tous les genres et de tous les pays qui reste un plaisir à découvrir par un 15 août caniculaire.
Depuis les années 90, le budget des blockbusters américains ne cesse d'augmenter, et l'ambition des projets - paradoxalement - de diminuer. Une telle prise de risque financière ne peut se coupler à une prise de risque artistique, cela se comprend, non ? Ce n'est pas pour autant une finalité - certains artistes ayant réussi à se démarquer de ces blockbusters arty pré-Marvel (Nolan, Spielberg, Jackson, Cuaron), parvenant toujours à briller au milieu d'une masse obscure rarement remarquable. Au travers des différents cycles d'Hollywood, une étude en profondeur - parfois au cas par cas - de l'évolution mouvementée et prévisible des gros budgets d'Hollywood.
L'anecdote cinéphile voudrait que le parlant soit apparu trop tôt et que le muet, alors dans une phase de perfectionnement, n'ait jamais atteint l'apogée dont il est pourtant très proche. Il est toujours intéressant de s'intéresser à ce cinéma muet tardif : les derniers Ozu, les derniers Dreyer et Chaplin, comme témoin d'un art du mouvement de l'esthétique du silence qui ne sera jamais égalé. Les ruines d'une génération d'Icares, dont on aurait coupé les ailes en plein vol.
Le cinéma sud-coréen, c'est mon péché mignon. D'autant plus que la vague kimchi qui a trouvé son apogée dans la première partie des années 2000 est aujourd'hui en perte de vitesse, avec un abandon progressif des artistes indépendants et l'exil des piliers qui ont autrefois fait son succès. Un mois de novembre qui me permettra de revenir sur l'un des centres les plus vivaces et inventifs du 7ème art contemporain.
Autre pilier de Kamarade Fifien : les séries télévisées. Et puisqu'on a bon goût, on reviendra en détails sur la plus prestigieuse de toutes les chaînes - la grandiose HBO et ses chefs d’œuvres par paquets de dix, de The Wire à Six Feet Under en passant par The Sopranos, Rome, Game of Thrones ou encore Tell Me You Love Me. Des monuments en passant par les échecs, les oubliés et les classiques indispensables.
Il est toujours difficile de marier philosophiquement les concepts d'art et de propagande - pourtant le cinéma regorge d'exemples qui viennent contrer les limites idéologiques de cette association : du soviétique Eisenstein aux errances nationalistes de Griffith, la première moitié du XXème siècle est jonchée de classiques aux considérations tant idéologiques que morales pas toujours très saines. Une façon de voir le cinéma comme un moyen de communication politique - regard qui, contrairement à la pensée populaire, n'est toujours pas mort.
Microcosme cinématographique possédant sa propre logique, son propre univers et son public bien précis, Bollywood est une exception qu'il est difficile de cerner depuis l'autre bout de la planète. Car Bollywood, c'est une expérience. Au travers de ses plus grands classiques et cinéastes, exploration et découverte de l'une des industries les plus productives et diversifiées du monde, de son discret cinéma d'auteur à ses succès populaires gigantesques.
Thématique plus personnel, puisqu'elle est par définition totalement subjective : ces films, dénigrés par la plupart, que je trouve incompris et mésestimés. Toutes les époques, tous les genres, tous les cinéastes - à chaque fois pour des raisons différentes, et à des degrés variés. L'occasion pour moi de revenir sur mes plaisirs coupables, ou tout simplement sur les plus grandes injustices de mes amours cinéphiles.
Cinéaste japonais tombé dans l'oubli avant d'être redécouvert vingt ans après sa mort, dans les années 70, Yasujiro Ozu possède une carrière dense, foisonnante, évolutive - assez en tout cas pour lui consacrer un mois entier. De ses classiques (Voyage à Tokyo, Le Goût du Saké) à ses chefs d’œuvres méconnus (Récit d'un propriétaire, Gosses de Tokyo), le tout sur fond d'un focus analytique sur le cinéma japonais d'avant et d'après-guerre, dont l'un de ses pères est l'un des exemples les plus emblématiques.
Clôture de cette année anniversaire sur le terrain du petit écran - rétrospective une nouvelle fois très subjective sur ces séries que le sort n'a pas aidé : annulées, inachevées, victimes de différends artistiques ou économiques. En somme, le purgatoire télévisuel pour ces séries maudites, parfois mal-aimées, mais toujours follement originales, inventives, et potentiellement révolutionnaires. Un petit hommage en guise de conclusion de ce projet de marathonien.
En voilà un beau programme, ça donne envie! :-)
RépondreSupprimerEn espérant pouvoir tenir le rythme !
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