Mieux vaut tard que jamais !
SAISON 2 - ABC
Créée par Joss Whedon, Jed Whedon, Maurissa Tancharoen
-------------
La
fin de la première saison d’Agents of
SHIELD avait été une surprise aussi enthousiasmante qu’inattendue. Il
fallait bien entendu remercier le deuxième Captain
America (l’un des meilleurs films du MCU) qui avait redistribué les cartes
de telle façon que la série n’en avait été que complexifiée. Cette deuxième
saison avait donc la lourde tâche de continuer sur ses bases solides et de les
transcender une fois de plus.
Le
désavantage laissé à ce second acte était la réévaluation des attentes du
spectateur. Après un tel final, elles étaient élevées. Peut-être trop. Car si
la seconde saison d’Agents of SHIELD
est globalement bien meilleure que la première, elle n’atteint jamais vraiment
le niveau qu’elle avait dépassé à partir de Turn,
Turn, Turn. Tantôt brillante et touchante (notamment grâce à la qualité de
ses personnages auquel on s’était très attaché au bout des 24 épisodes), légère
et sombre, électrisante et reposante, Agents
of SHIELD est clairement l’un des meilleurs dramas des grands networks
actuellement en diffusion – reste que ce statut n’est pas toujours totalement
rempli.
Personnages
secondaires parfois fades ou agaçants, intrigues pas toujours passionnante,
rebondissements prévisibles… L’écriture d’Agents
of SHIELD, comme celle du MCU, alterne le bon et le moins bon sans aucun
motif identifiable. Mais malgré ses défauts, difficile de faire la fine bouche
devant un show qui aura su se relever de ses débuts catastrophiques pour
finalement se révéler bien plus attachante que les tentatives prestigieuses
mais un peu vides du monstre Netflix : elle souffrira dans tous les cas
éternellement de la comparaison, et c’est bien dommage.
On
attendait la confirmation, on l’a eu. On aura pu espérer plus encore, qu’
Agents of SHIELD sache aller encore plus
loin, mais cette deuxième saison est indéniablement un divertissement plus qu’honorable
qui saura ravir les fans de l’univers Marvel, mais aussi les curieux en quête d’une
série d’espionnage à la saveur
old school
plus qu’agréable.
SAISON 3 - HISTORY
Créée par Michael Hirst
-------------
Passionnant,
le parcours créatif de Vikings l’est,
parce Michael Hirst a très rapidement compris ce qui faisait le succès de sa
série auprès des spectateurs. Sur les bases hésitantes d’une saison 1
prometteuse qui s’intéressait principalement au choc culturel et religieux des invasions
nordiques, on avait alors attendu le développement en profondeur de ces
thématiques complexes. Mais ce n’était pas du goût du public, et dès sa saison
2, Vikings a fait le choix du
divertissement.
C’est
dans le même temps triste et malin – car si on pouvait douter du succès de la
facette anthropologue du show, son rythme soutenu est presque démagogue. Le virage
avait déjà été effectué en 2014, mais la troisième saison de Vikings parachève le demi-tour :
elle ne le cache à personne, ce sera désormais un soap médiéval avec de la
baston. Qualité d’écriture au ras des pâquerettes, dialogues insipides,
personnages clichés, acteurs mal dirigés et affreuse mise en scène ; la
série de History Channel n’est définitivement pas une leçon de télévision,
couplant des intrigues idiotes au possible à une certaine générosité dans la
narration. On ne s’ennuie pas trop, mais c’est vrai qu’il y a de quoi avoir des
regrets.
Vikings ne va tout simplement nulle part,
évitant bêtement toutes les possibilités (qu’elle se laisse elle-même) d’approfondir
ses thématiques fondatrices, préférant se baigner dans une peinture
superficielle et paresseuse de cette histoire abracadabrante aux
rebondissements usés qu’elle s’est décidé à nous raconter depuis désormais deux
saisons. La finalité, où est-elle ? À part un nouvel antagoniste chaque
année, qu’est-ce que Vikings nous
apporte ?
L’impression
de tourner en rond décuple à chaque épisode, avec tous les ans une production value améliorée, de meilleurs
costumes, plus de figurants et une bande-originale toujours aussi stimulante.
Alors que le quatrième acte comptera deux fois plus de chapitres, on est en
droit de douter des ambitions de Hirst et de son équipe.
Une
saison 3 en perte de souffle, qui arrive à faire illusion avec ses belles
batailles et de l’ellipse à gogo. À force de vouloir s’accrocher à son public, Vikings a oublié l’essentiel : son
motif. De l’historique pour de l’historique, surtout quand celui-ci est aussi approximatif,
ça n’a aucun sens. Et le motif, pas celui des auteurs, mais celui du visionnage
initial, semble lui aussi peu à peu accompagner le naufrage.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire