WET HOT AMERICAN SUMMER (2001)
RÉALISÉ PAR DAVID WAIN
AVEC JANEANE GAROFALO, DAVID HYDE PIERCE, MICHAEL SHOWALTER
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Dans
les années 90, David Wain et Michael Showalter sont deux membres de la petite
troupe comique The State. Après sa
dissolution, c’est de sa propre expérience dans une colonie de vacances dont
Wain s’inspire pour écrire Wet Hot
American Summer, un projet compliqué pour lequel il peinera tout d’abord à
trouver des financements, puis à intéresser un distributeur potentiel malgré sa
présentation au Festival de Sundance. En dépit de sa sortie discrète en salles
et le bashing critique qu’il reçut à l’époque, la popularité de Wet Hot American Summer va pourtant
lentement grandir en parallèle de celle de son casting original (Bradley
Cooper, Paul Rudd ou encore Amy Poehler) au point de finalement devenir une
véritable comédie culte outre-Atlantique.
Il
n’est pas très difficile de repérer les influences du film : les frères
Zucker, Jim Abrahams, Ivan Reitman, et bien d’autres réalisateurs de parodies
graveleuses bien lourdes des années 80. Un certain type d’humour peu raffiné
mais qui possède son public, les blagues se situant bien souvent en-dessous du
niveau de la ceinture. Forcément, en se lançant dans Wet Hot American Summer, on s’attend à un certain plaisir coupable
vulgaire, mais fondamentalement jouissif, réutilisant avec une certaine
intelligence les codes des summer camp
movies à la Meatballs. Ce n’est
pas du tout le cas. Pour la simple et unique raison que Wet Hot American Summer n’est absolument pas drôle, les tentatives
de faire rire ne fonctionne pas, car le second degré n’excuse pas tout. En parodiant
des films qui n’étaient initialement pas sérieux dans leur démarche, l’ambition
du film de David Wain apparaît dès le départ comme inutile, laissant plus ou
moins la même impression que celle de voir Scary
Movie s’essayer à la caricature de Scream.
Les
gags et les dialogues semblent avoir été écrits par un gamin de dix ans, la
mise en scène est terriblement fade et sans saveur, la direction d’acteurs
affligeante malgré la présence d’un casting talentueux. C’est un naufrage
complet de la première à la dernière scène, les rares répliques amusantes étant
noyées dans un flot de médiocrité qui alterne facilités évidentes dans le
comique et idées d’écriture plus que douteuses.
Difficile
de trouver un quelconque intérêt au visionnage de Wet Hot American Summer, hormis la présence remarquée de multiples
visages qui composeront, dix ans plus tard, une partie non négligeable du
paysage comique américain. Un film brouillon, et son développement chaotique
n’est pas vraiment une surprise : c’est très mauvais, et que personne ne
veuille donner un budget ou un écran à ce navet est une décision logique. Que
Netflix ait eu l’idée saugrenue de jouer au nécrophile avec cet excrément, près
de quinze ans après, en lui offrant un prequel (et non une suite) en huit
épisodes est une décision qui ne semble se justifier que par la volonté des
prestigieux interprètes de revivre le point de départ de leur carrière. Sans
doute le tournage était-il plus amusant que le film.
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