Après
deux très bonnes premières saisons, Orange
is the New Black est devenu l’un des rendez-vous annuel préféré des
amateurs de série : personnages passionnants, fraicheur des intrigues
mêlée à des évolutions plus pessimistes – la série de Jenji Kohan était
surement devenue l’une des œuvres les plus humaines de la télévision, et ce en
s’intéressant à des femmes théoriquement dangereuses, pour elles-mêmes et pour
les autres.
C’était intéressant car Orange is the New
Black se servait de la personnalité de ses protagonistes – de leurs défauts
et de leurs qualités – pour les amener à ce qui semblait être pour le spectateur
une véritable fatalité, alors que les scénaristes s’essayaient avec finesse à
faire mentir le destin. Le problème de cette saison trois c’est qu’elle dit au
revoir à toute forme de subtilité, prenant parfois presque une forme d’allégorie
absurde où les personnages interagissent selon le cahier des charges du pilote :
les contrôlés deviennent contrôleurs, les exclus s’intègrent, et cetera. Tout
en devient profondément prévisible, et par conséquent ennuyant, car en plus de
ne jamais surprendre sur la destination, Orange
is the New Black se repose aussi sur sa forme. Il n’y a plus de vie, plus d’idées,
ou alors très mal exploitées (parfois qui plus est handicapées par une mise en
scène affligeante).
L’autre
gros problème cette année, c’est l’introduction des arcs, et l’introduction de
leurs résolutions ou rebondissements. On sait rapidement où les scénaristes
nous emmènent, ils font d’ailleurs du surplace pendant plusieurs épisodes avant
de brutalement embrayer sur un élément déclencheur sorti de nulle part, comme
si on venait de faire un bond dans le temps. Les évolutions sont saccadées, peu
crédibles, et finalement incohérentes. C’est dommage car le format de diffusion
de Netflix permet justement une construction au long terme plus solide, se
basant sur la continuité.
Une
troisième saison qui voudrait apparemment parler de religion et de croyance.
Vaste terrain épineux qui aurait mérité l’écriture des années passées, mais l’instabilité
qualitative de la série et son casting plus que jamais en dents de scie auront
fini d’endormir le spectateur dans des arcs inaboutis, accumulations de choix
trop soudains et de tentatives d’humour ou d’émotion lourdingues.
Orange is the New Black vient-elle de
sauter le requin ? L’affreuse avant-dernière scène de l’ultime épisode est
peut-être son arrêt de mort. Dans tous les cas, on croise les doigts pour que
ce cru 2015 ne soit qu’un passage à vide et non la saison de trop. A oublier
très vite.
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