SAISON 2 - FOX
Créée par Daniel J. Goor, Michael Schuur
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Après
une première saison très sympathique, Brooklyn
99 revient donc sur FOX : même casting, mêmes scénaristes – on n’est
pas dépaysé. Avec la fin de Parks &
Recreation et en attendant Superstore,
il faut dire que la série de Goor et Schur, tous deux des anciens de Dunder
Mifflin et de Pawnee, est bel et bien bien la dernière sitcom entre collègues de la télévision
américaine.
Cette
saison 2 commence très fort, avec des épisodes se classant parmi les plus
mémorables de la série, mais rapidement, malheureusement, l’ennui pointe son
nez. Des passages faiblards ponctués de temps en temps par une scène très
drôle, les personnages – à l’exception notable du Capitaine Holt – tournant rapidement
en rond, s’enfermant dans une écriture répétitive qui peine à faire évoluer caractères
et enjeux.
Brooklyn 99 est typiquement l’exemple d’une
série pas très bien écrite mais qui brille de par l’alchimie régnant entre les
différents membres de son casting. Les scénaristes n’ont aucun mal à les faire interagir
entre eux, mais c’est là le plafond qualitatif de la série, qui ne parvient ni
à transcender son humour, ni même à faire énormément rire – à peine une ou deux
fois par épisode.
La
conclusion de cette saison 2 qui voit le départ de l’un de ses personnages principaux
– probablement le meilleur, qui plus est – est à la fois inquiétante (la solidité
de la structure sera-t-elle menacée ?) et encourageante : Brooklyn 99 va devoir se réinventer et sera
dès septembre, dans tous les cas, un minimum rafraîchissante, coupant une
routine mise en place depuis le pilote.
Un
deuxième acte plutôt décevant : si ses glorieuses aînées nous avait
habitué à une première saison un peu facile pour ensuite s’envoler dès l’année
suivante, Brooklyn 99 continue
méthodiquement son chemin, sans s’améliorer, et même sans vraiment régresser. C’est
juste que le plaisir de la découverte s’est envolé, et il va désormais être nécessaire
de trouver quelque chose à faire ou à écrire si elle veut conserver l’intérêt
du spectateur à long terme.
SAISON 3 - FX
Créée par Joseph Weisberg
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Les
deux premières saisons de The Americans
alliaient, suivant une schizophrénie qualitative frustrante, le très bon et le
médiocre. Des intrigues plus ou moins passionnantes, certaines souffrant de
faibles enjeux auxquels il était difficile de se rattacher. Après le
retournement final de l’an dernier, on était cependant en mesure d’en attendre
plus d’une des séries les plus acclamées de la télévision américaine.
Inutile
de tourner autour du pot : cette saison 3 est une franche réussite. Plus
encore, elle efface tous les défauts des précédents actes en proposant un
niveau d’écriture tout bonnement hallucinant. Une évolution qui trouve sa
source premièrement dans la mise en retrait de personnages inintéressants (même
s’ils monopolisent toujours chaque semaine quelques minutes d’épisode), mais
aussi dans la mise en place de finalité bien plus tragiques, poussant à la fois
à une certaine réflexion de la part du spectateur, mais aussi à une véritable
impatiente, tant la série a su gagner en intensité.
Pour
la première fois dans The Americans,
il y a de l’émotion. Pas du tire-larmes bête, mais des scènes de remise en
question digne des meilleures séries. C’est profond, juste, loin d’être tape-à-l’œil,
et surtout les acteurs sont incroyables – comme d’habitude, mais cette fois
avec un scénario pour soutenir leur jeu. Le niveau atteint à partir de l’épisode
9 et ce jusqu’au season finale est un modèle, et probablement parmi ce que la
télévision américaine a produit de plus réussi cette saison.
The Americans n’est pas une simple série
d’espionnage – c’est une série identitaire, qui réfléchit sur la position de
ses protagonistes. Cette année, cette affirmation est plus que jamais avérée,
en prenant un recul énorme par rapport au statu quo qui régit la série depuis
son pilote. La mise en scène – sobre, ambiancée – est absolument brillante et
donne à certaines séquences des allures de classiques-nés.
Il
aura fallu attendre 2015 pour que The
Americans nous étale tout son talent. Une saison 3 incroyable, qui malgré
quelques arcs plus faibles, brille de solidité. Si la série poursuit dans cette
lancée l’année prochaine, on tient peut-être un chef d’œuvre. En tout cas, on
est sur la bonne voie. Admirable.
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