Révélés
par la websérie relativement méconnue Next
Time on Lonny, Alex Anfanger et Dan Schimpf ont, à cette occasion, reçu le
soutien d’importance de Ben Stiller, dont l’influence dans le milieu n’est plus
à prouver – il est d’ailleurs producteur sur Big Time in Hollywood, FL, première création télévisuelle du duo
qui agit ici à la fois en tant qu’acteurs principaux, scénaristes et
showrunners de cette nouvelle production Comedy Central.
Diffusée
dans un relatif anonymat malgré qu’elle réunisse des guests stars de choix
(Cuba Gooding Jr., Ben Stiller, Michael Madsen, Paz Vega ou encore Jason
Alexander), Big Time se démarque dès
le départ par son absence totale de tabous dans l’humour qu’elle utilise. On
pense rapidement à It’s Always Sunny in
Philadelphia, évidemment, avec ses protagonistes inconscients qui
entraînent les pires catastrophes pouvant arriver à leur entourage, mais aussi
à The Wrong Mans, pour cet aspect
comédie d’aventures où de pauvres types sont confrontés au « monde des grands ». Les scénaristes
partent dans tous les sens, s’amusant autant à parodier allègrement la
production cinématographique américaine au travers de films suédés délirants au
possible, qu’à jouer à merveille la carte de l’autodérision, par le biais –
entre autres – d’un Cuba Gooding Jr. complètement possédé, dont la performance
mérite à elle seule qu’on laisse une chance à Big Time.
Oui,
c’est lourd, définitivement con et débile, avec des blagues scabreuses quand
elles ne sont pas insultantes. Mais voilà, en ne s’imposant aucune frontière,
tant morale que narrative, Big Time
se construit une identité, une singularité dans le paysage audiovisuel
américain qui lui permet de rejoindre Always
Sunny et Shameless au panthéon
des comédies légèrement transgressives dont la nature même est à la fois la
source de leur réussite et de la division qu’elles créent.
Car Big Time c’est définitivement de très mauvais
goût, mais du mauvais goût magnifique, jouissif et généreux, qui donne au
spectateur le summum de ce qu’il est en droit d’attendre de ce type de
production bête et méchante, absurde, brute, mais foncièrement sympathique sur
le fond comme sur la forme.
La
comédie américaine dans ce qu’elle peut avoir de plus régressif, mais en même
temps de plus novateur. Big Time est
une excellente surprise dont la douce bêtise des scénaristes se retrouve mise
en avant par un casting survolté et une inventivité formelle plus que
bienvenue. Un plaisir coupable ? Pas vraiment, parce que derrière cette
façade vulgaire se cache une intelligence du dialogue digne des plus grands.
Déjà culte.
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