Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

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Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

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Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

jeudi 23 avril 2015

Spotless - Saison 1 // Fresh Off the Boat - Saison 1




SAISON 1 CANAL+
Créée par Ed McCardie, Corinne Marrinan
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Avec la fin de Braquo et de Borgia et après le succès international de Les Revenants, Canal+ se retrouve face à deux problématiques : renouveler son offre, et s’exporter à l’international pour mieux rentabiliser ses productions. Quatre nouvelles créations originales apparaîtront donc en 2015 : Le Bureau des légendes, retour très attendu d’Eric Rochant à l’espionnage, Versailles, fresque historique sur Louis XIV, et Panthers, un polar avec Tahar Rahim. Spotless est donc la première de ce quatuor prestigieux à faire ses premiers pas sur la chaîne cryptée. Scénarisée par un ex de Shameless, Ed McCardie, et mettant en scène Marc-André Grondin, Denis Ménochet et Brendan Coyle, Spotless raconte les mésaventures de deux frères français qui se retrouvent plongés au cœur du crime organisé londonien.

Spotless évoque très rapidement Breaking Bad : cette confrontation d’un père de famille au microcosme violent des gangs et du trafic de drogue est en soit une véritable réponse au classique de Gilligan. Après quelques épisodes, Spotless accuse pourtant de grandes différences avec son aînée : s’ouvrant à des thématiques différentes, préférant davantage s’intéresser au passé de ses personnages plutôt qu’à leur destin, le duo McCardie – Marrinan dessine peu à peu une ambiance singulière à son intrigue.
Mais dans une ambition parfois trop poussive, certains arcs secondaires finissent par perdre en crédibilité, de même que leurs protagonistes. Car si on applaudit la solidité des deux rôles principaux, nombre de seconds couteaux peinent à convaincre ou n’intéressent que trop peu – la gamine, pour commencer, qui souffre du syndrome Kim Bauer.

L’ensemble possède de belles fulgurances et techniquement, c’est très maîtrisé – budget d’importance oblige. Reste que cette mise en bouche souffre de problèmes de rythmes agaçants et d’enjeux pas toujours bien sculptés. Demeure un travail accompli qui fait figure de gouvernail parmi les productions de fictions télévisuelles du PAF. Imparfait mais sympathique.



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SAISON 1 ABC
Créée par Nahnatchka Khan
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En 1994 était diffusé le All-American Girl de Margaret Cho sur ABC. Annulée au bout d’une saison, la série restera tristement célèbre comme la seule et unique tentative de dépeindre la vie des asiatiques immigrés aux Etats-Unis. Plus de vingt ans plus tard, sur la même chaîne, Fresh off the Boat est lancée entre un Black-ish et un Cristela, formant une sorte de trilogie de comédies familiales communautaires aux allures de variations ethniques de Modern Family – même milieu social, même registre d’humour. En adaptant le roman de Eddie Huang, Nahnatchka Khan – déjà remarquée pour son travail sur Don't Trust the B---- in Apartment 23 – s’attaque à une pierre angulaire de la sous-culture sino-américaine, dépeignant avec pas mal de désenchantement et de pessimisme la rencontre de deux cultures en tous points différentes.

Evidemment, Fresh Off the Boat édulcore grandement le matériel original. Fini les parents qui battent leurs enfants, la famille Huang est unie, soudée et finalement très américanisée. Avec ce père légèrement idiot aux allures de Phil Dunphy, on aurait pu facilement crier au manque d’originalité. Pourtant, rapidement la nouvelle sitcom tous publics de ABC va se construire autour de deux grandes qualités : la période qu’elle dépeint (le cœur des années 90) et son casting.
Il est effectivement assez amusant de noter que Fresh Off the Boat prend place plus ou moins à l’époque où All-American Girl fut annulée, une époque où le racisme était aussi plus présent. C‘est intéressant car il est assez rare de voir la sinophobie traitée dans des médias de grande échelle, d’autant plus que, la communauté chinoise étant beaucoup moins réactive sur ce terrain-là que la communauté afro-américaine, Fresh Off the Boat se permet de présenter cette discrimination sous un jour assez satirique : vive les clichés, les stéréotypes et surtout la réalité qui se cache derrière, tournés en ridicule constamment par les scénaristes du show.
Tout ça n’aurait finalement eut que peu d’intérêt sans l’incroyable présence des acteurs principaux. Randall Park, découvert récemment en Kim Jong-un sadique dans The Interview, est excellent, mais c’est principalement la géniale Constance Wu qui crève l’écran. En plus d’être de très loin le meilleur personnage de la série, elle livre une performance délirante, mesurée et surtout à mourir de rire – ce que Khan semble avoir compris puisque le personnage prend de plus en plus d’importance au fil des épisodes au point de devenir aussi central que le fils, narrateur et tête d’affiche du pilote.

Fresh Off the Boat n’est pas la sitcom du siècle mais est un vrai bol d’air frais dans le registre très éculé des comédies familiales : après un Blakc-ish agaçant et un Modern Family en grande perte de vitesse depuis quelques saisons, voir un tel potentiel comique que celui de Fresh Off the Boat – même si inégal suivant les épisodes – est une vraie promesse de télévision. Casting en or massif, ton acerbe parfois assez surprenant, mais aussi une bande-son hip hop inattendue absolument démentielle, on tient ici l’un des immanquables des nouveautés networks de la saison. Avec en prime l’un des meilleurs écrans-titres depuis des années.

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