Il
va vraiment falloir que HBO commence à se remettre en question concernant ses
formats courts. Il y en a des bons, et même des excellents – ces derniers en
constituent même la majorité – mais que des séries aussi insipides et peu
ambitieuses que Togetherness soient
diffusées sur la chaîne à l’origine de The
Wire ou de The Sopranos, cela fait
quand même se poser des questions d’importance. Silicon Valley est drôle, Looking
est belle, Getting On est grinçante,
mais Togetherness n’est rien du tout :
cette première création télévisuelle des frères Duplass, cinéastes américains
indés bien comme il faut, dont la filmographie n’a jamais été un modèle de
réussite malgré qu’elle soit étonnement bien remplie, raconte les déboires d’un
couple en pleine crise de la quarantaine. Qui a dit Married ?
Togetherness ne démarre pas trop mal :
on découvre avec une légère déception ces personnages et leurs questionnements
intérieurs, mais ça a le mérite de se laisser regarder. Puis, peu à peu, ils
commencent à agacer, avant d’énerver complètement. Un peu comme Girls, tiens, en moins prononcé – on est
encore loin des envie de meurtre. L’ensemble ne raconte pas grand-chose, que ce
soit narrativement, sensitivement, visuellement. Il y a un vague décryptage du
temps qui passe, du mariage en crise, mais ce n’est ni original, ni bien
traité, et finalement, si l’on excepte la superbe séquence musicale finale (qui
ne rattrape pas tout, n’exagérons rien), l’ensemble se révèle globalement vide
d’intérêt.
Ce n’est
pas une catastrophe complète, Togetherness
est plutôt correcte, mais bon quoi ! It’s
not TV, it’s HBO, c’est passé où, ça ? La chaîne produit encore des
séries hors du commun, moins révolutionnaires qu’à une époque, certes, mais
cela ne change rien le fait que Togetherness
n’a finalement rien à faire ici.
Plate,
sans ambition, fade, ennuyeuse et surtout prétentieuse dans ses effets. Tu
prends tout ce qui peut être gavant dans la sphère indé US et tu le condenses
en huit épisodes d’une demi-heure : voilà ce que c’est Togetherness. Avec en plus de ça un
casting improbable – où les metteurs en scène se dirigent eux-mêmes – et vraiment
insupportable, des personnages mal écrits et des problèmes de rythmes aberrants,
et ça donne ce qu’on appelle un grand raté. Le pire dans tout ça ? La
série aura droit à une deuxième saison qui, espérons-le, sera la dernière.
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