The Walking Dead, l'an dernier, c'était devenu très bien. Pas seulement "oui, c'est sympa comme tout !", non : il y avait une vraie ambition, une construction très favorable au développement des personnages, et finalement c'était de très loin la meilleure saison de la série, la plupart des épisodes de la deuxième moitié étant supérieurs à la grande majorité du show. Pour ce nouvel acte on conserve donc le même showrunner, Scott M. Gimple, principal artisan du renouveau inattendu de la série.
Et dans les huit premiers épisodes, on retrouve ce relatif talent : en enchaînant des faux-stand alones assez intenses, la série confirme ce virage créatif et surprend encore. Des thématiques intéressantes, une vraie recherche de fond. De l'espoir, il y en avait, avec des chapitres déjà historiques comme Four Walls and a Roof, Self Help ou Slabtown. Puis arrive la deuxième partie de saison, et un événement narratif majeur : tous sont enfin réunis. Ensemble, « une famille » comme la série ne cesse de nous le répéter. Et c'est un peu comme si les scénaristes signaient leur arrêt de mort, car The Walking Dead est très rarement bonne quand les personnages sont réunis. Certains sont laissés à l'abandon (la moitié du casting, surtout maintenant qu'ils sont une bonne vingtaine) avec une vague tentative de justifier leur absence à l'écran (quoique parfois ils semblent n'en avoir que faire), mais surtout les storylines se multiplient et se chevauchent, donc la tension baisse.
Il y a bien des fulgurances, de très bons épisodes, et mêmes des expérimentations visuelles ou narratives plutôt bienvenues – qui semblent définitivement être le cœur de la plume de Gimple – mais dans son ensemble, cette deuxième partie ne convainc pas : elle déçoit grandement, en grande partie à cause de choix très critiquables et d'un début de morale loi de la jungle plutôt répugnante.
On est très loin de la purge que la série a pu être il y a encore quelques années, mais The Walking Dead avait mieux à faire cette année. Passage à vide ? Sans doutes : réputé comme tel déjà dans le comics, on espère en tout cas que la série aux audiences records retrouvera des couleurs en saison 6. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts et se répéter que le meilleur n'est pas passé, ou qu'il est même à venir. Candide, certes, mais les indices sont bien là.
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