INTÉGRALE - NTV
Créée par Kenichi Shimizu
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Première
réalisation pour le compte de Madhouse de Kenichi Shimizu, animateur-clé sur Monster, Gurren Lagann mais principalement sur des sous-traitances Disney, Parasite est l’adaptation tardive du
très célèbre manga éponyme d’Iwaaki Hitoshi, publié au début des années 90. Sur
le papier c’était donc une réponse très prometteuse à la désillusion Tokyo Ghoul – avec qui Parasite partage beaucoup de similitudes
– et au milieu d’une saison automnale riche en déceptions (Psycho-Pass 2 ou encore FSN),
une lueur d’espoir pour la fin de l’année japanime.
Il y
a plusieurs niveaux de lecture dans Parasite.
Déjà il y a le faux-seinen qui, entre deux débauches de gore, nous propose des
combats intenses à l’issue, la plupart du temps, relativement prévisible. Même
si la qualité de l’animation rend ces phases assez passionnantes, c’est loin d’être
le cœur de l’animé. Non, ce qui fait la force de Parasite, ce sont ses qualités scénaristiques – héritées bien
entendu de l’œuvre originale. La construction d’un univers assez intéressant
qui, dans une démarche très ambiguë – vous êtes prévenus – tente de faire
réfléchir sur la place de l’homme sur Terre, sa cohabitation avec son
environnement et la manière dont il réagit au meurtre de ses semblables.
Terrain dangereux ? Oui, et c’est bien là l’intérêt en réalité : dans
cette réflexion antispéciste à la limite de l’anthropophobie pure et simple qui
n’est pas sans rappeler Godzilla, ou
dans une moindre mesure The Happening
de Shyamalan, Parasite se construit une
identité assez particulière, parfois hésitante et peu convaincante, mais
globalement très dérangeante.
Malheureusement,
ce point qui semble pourtant être la finalité de l’œuvre – à la vue des deux
derniers chapitres où cette pensée devient image – n’est finalement qu’une
partie bien peu importante des vingt premiers épisodes qui naviguent constamment
entre le shonen gore, le teasing de harem et une narration et des
questionnements bien plus matures qui tranchent complètement avec la
bande-originale gentillette – même si mélodieuse – et le doublage cliché.
Parasite est un animé frustrant – c’est
très plaisant à regarder, certes, et l’intégrale se dévorera avec passion tant
la narration énergique tient en haleine, mais cet ensemble aurait pu être bien
meilleur si il n’y avait pas tous ces petits défauts regrettables qui viennent
gâcher l’expérience. Des incohérences formelles qui viennent enrayer un
scénario plus malin qu’il n’y paraît dans les thèmes qu’il aborde avec soin.
Divertissant.
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