How to Make It in America est un objet télévisuel assez particulier, tant il ne respire pas en soit l'originalité – évocation convenue de l'american dream – mais dégage une ambiance assez unique en son genre. Parce que plus que le portrait d'une bande de potes, la création de Ian Edelman est une belle peinture de New York. Cosmopolite, infinie, foisonnante, si écrasante et pourtant si libératrice, on retrouve dans cette vision fantasmée de The Big Apple une représentation indirecte de l'ensemble de la société américaine – sa hiérarchie sociale si particulière, ses grands rêveurs, son sens de la démesure.
How to Make It in America est-elle une série patriotique ? Surement, mais là n'est pas son principal intérêt : il y a une soif de pouvoir, une soif de célébrité, une soif de réussite qui transpire à chaque seconde du show. On part de rien pour bâtir un empire économique. Thématique pivot des réflexions des personnages – peu originaux mais terriblement attachants. On pourrait reprocher à la série de se ramasser lors des moments plus tragiques, les impasses n'étant que passagères : mais peut-être est-ce dans la ligne directrice de la pensée d'Edelman, et dans ce cas c'est ici que se trouve le cœur du problème – à trop vouloir donner espoir, la série perd de vue le désespoir, qui en est pourtant la source profonde.
C'est simple, pas révolutionnaire, mais How to Make It in America possède une personnalité forte qui aura fini d'en faire une véritable série culte. Dommage qu'HBO ait décidé d'arrêter les frais, dommage que ce petit plaisir sans ambitions n'ait pas pu trouver de seconde maison après son annulation. Mais est-ce là la clé de ce succès discret ? Pour une série qui évoque le dépassement individuel, la forme du show ne sort jamais de ses limites de confort. Quand le manque de grandeur parle de son excès, paradoxal.
J'avais adoré cette série. La photographie était belle, la bande son ultra cool, et j'aimais bien les aventures de cette bande d'hipsters en mal de réussite. Les délires de l'oncle mexicain et son Rasta Monsta m'ont valu quelques fou rires, c'était pas prise de tête et agréable à regarder. Je regrette aussi qu'elle n'ait pas été continuée plus que ça, je pense qu'il y avait du potentiel.
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