Premier drama d’Amazon Prime à avoir droit à une saison complète,
Bosch est l’adaptation d’une série de
romans de Michael Connelly – et plus précisément ici du tome City of Bones. A l’écriture, on retrouve
l’auteur lui-même, mais avant tout et surtout un autre nom très intéressant :
Eric Overmyer, compagnon de longue date de David Simon, co-créateur de Treme et scénariste sur The Wire et Homicide.
Il ne faut pas très longtemps pour faire le rapprochement
entre les précédents travaux d’Overmyer et Bosch :
réalisme procédural, narration lente, personnages ambiguës, et même des acteurs
de The Wire (Lance Reddick et Jamie
Hector). C’est bien là le principal intérêt de la série – un souci du détail, des
décors jusqu’au déroulement de l’enquête. Le tout dans un Los Angeles noir et
dangereux, peinte comme le cluster des problèmes de criminalité des Etats-Unis.
Malheureusement, c’est dans l’écriture que Bosch
trouve ses limites, des grosses ficelles scénaristiques aux mauvais choix
de casting – principalement dans les petits rôles, les acteurs récurrents étant
tous plutôt convaincants –, sans parler de l’absence presque totale de fond. Il
y a bien une vague réflexion sur la peine de mort en début de saison, puis
quelques pistes sur la délinquance juvénile, mais tous ces thèmes ne sont qu’effleurés
alors qu’ils auraient pu donner un développement presque nécessaire à l’identité
du show, qui manque ici clairement de justification.
Car Bosch est un
cop-show correct mais qui se noie malheureusement dans la masse : il n’a
ni la portée d’un The Wire, ni la
passion d’un The Killing, ni la
cruauté d’un The Shield. On suit
juste cet enquêteur plutôt atypique, autour duquel gravitent des visages
brouillons, dans son quotidien de flic, entre ses problèmes de famille, son
passé qui revient le hanter et les bad
guys qu’il poursuit.
Bref, un vrai potentiel, notamment du côté de l’équipe
créative, mais de grosses tares : Bosch
a besoin d’un dialoguiste, d’un philosophe et d’un casting plus solide. En
revoyant ainsi ses ambitions à la hausse, on tiendrait peut-être le nouveau cop show prestigieux de cette décennie.
Correct mais peu mémorable.
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