Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

samedi 10 janvier 2015

Top 20 des meilleures séries de 2014

2014 aura été une très belle année séries. Une année de transition, aussi, avec les fins de Boardwalk Empire, Sons of Anarchy, True Blood, The Newsroom, Dexter, How I Met Your Mother ou encore Californication. Le plus amusant étant qu'aucune de ces saisons ultimes n'est vraiment une réussite... par contre, du côté des nouveautés, ça envoie du lourd.
Mais je n'ai pu faire qu'une sélection de 20 séries. J'ai essayé de ne retenir que le meilleur, mais plusieurs sont passés à la trappe et attendent à la porte de ce top, je les recommande quand même : American Horror StoryOver the Garden Wall, The KnickTransparent, Silicon Valley, Hell on Wheels (qui a livré cette année la meilleure saison de son histoire, mais ce n'est pas assez...), Sherlock (que j'ai enfin fini par aimer avec cette très réussie saison 3), Parasyte, BoJack Horseman, Marco Polo, One Child, P'tit Quinquin, The Missing, The Killing... Mais il y en a d'autres, qui n'apparaissent pas ici parce que je suis en retard ou que je ne regarde tout simplement pas, mais qui visiblement ont eu cette année droit à une très bonne saison : The Good Wife, ParenthoodRay Donovan, Louie ou encore The Americans. Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses : les grands vainqueurs.



Pour les épisodes 2 et 4, deux petites merveilles du petit écran. Car les épisodes de Inside n°9 sont vraiment de qualités très différentes, on enchaîne ainsi une réussite incontestable et un épisode concept intéressant mais pas inoubliable. Pourquoi ça ? Parce que la série du duo Shearsmith / Pemberton est une anthologie, dans la pure lignée Black Mirror. On remplace l'anticipation par le huis-clos à l'humour british. On attendra néanmoins que la série confirme dans sa saison 2, déjà annoncée, pour qu'on puisse imposer son visionnage à n'importe quel sériephile, mais on la recommande tout de même vivement pour le moment.


Difficile de définir Olive Kitteridge comme une mini-série ou comme un vrai film de cinéma divisé en quatre parties - sa présentation à la Mostra de Venise remettant en doute son statut de série. Dans tous les cas, cette nouvelle création HBO est une réussite incontestable... mais pourquoi si bas ? Car si je reconnais à Olive Kitteridge des qualités incroyables, et qu'elle deviendra sans doute un classique dans un futur proche, je ne suis pas senti suffisamment impliqué sur la très courte durée de la série, je préfère privilégier certaines séries ayant des saisons plus longues (ce qui pourrait vous paraître idiot). Bon, ça reste génial, faut pas déconner, et donc indispensable.


La résurrection. C'est bien ça que nous a proposé Homeland cette année. La série, qui avait perdu de sa splendeur depuis le génial Q&A (épisode 5 de la saison 2), est revenue à son plus haut niveau cette année. Le final de la saison 3, qui avait pourtant des airs de fin de série, a permis de relancer la machine. Cette année, la comparaison entre Homeland et 24 n'aura jamais été plus forte : passionnante, surprenante, le superbe acte en deuxième partie de saison contient certains des meilleurs épisodes de la série. Tout ça en partie gâché par un épisode final ennuyeux et inutile, même si on sent qu'il est davantage présent pour faire la transition vers une saison 5 qu'on attend désormais avec une impatience non dissimulée.


On est pas loin du coup de maître. Car si le ventre de cette première saison de The Affair est un peu mou, sa force et sa sagacité sont impressionnantes. Le pilote : une merveille, elle-même supplantée par les fabuleux derniers épisodes. De par sa construction unique, sa profonde ambiguïté et le mystère émotionnel qui l'entoure, The Affair a tout pour devenir une grande série. En tout cas c'est très bien parti, en partant des acteurs superbement dirigés jusqu'à la subtilité de l'écriture des héros.


Difficile de différencier en terme de qualité les saisons 1 et 2 de Orange is the New Black. Jenji Kohan livre une seconde vague d'épisodes excellents. Plus dramatique peut-être, Orange is the New Black a, cette année encore, réussi à nous faire rire, à bouleverser ses spectateurs. Le panel de personnages toujours aussi parfait, de même que leurs interprètes. Il manque encore à Orange is the New Black une véritable ambition qui ferait d'elle une grande série, mais c'est vraiment difficile de lui trouver des défauts. La démarche, dans sa simplicité, est accomplie.


L'arrivée de Scott M. Gimple au poste de showrunner sur The Walking Dead a changé bien des choses. Si la série est encore constellée de défauts regrettables, cette saison 4 (et le début de saison 5 qu'il est encore trop tôt pour juger avec justice) sont de vraies réussites. Des épisodes presque stand-alones à la force décuplée. Finies les intrigues qui n'avancent ni la diégèse, ni la psychologie des protagonistes. The Walking Dead touche ici bien plus au comics : les personnages sont mis à mal, sont torturés. Ils évoluent, ils avancent, ils bouleversent. Il manque encore une posture de grande série, mais il faut marquer le coup : on a (enfin) affaire à une bonne série.


Déjà l'an dernier, Getting On avait impressionné par son humour grinçant sur fond de drames quotidiens. Cette saison 2 est toujours aussi bonne, toujours aussi juste : gênante, dérangeante touchante, cette petite production venue tout droit de la chaîne HBO est encore une fois passée injustement inaperçue. Pourtant Getting On est sans doute l'une des meilleures dramédies de la chaîne depuis un moment, plus sensitive qu'un Looking et bien plus fine qu'un Hello Ladies. A voir absolument, elle le mérite.


True Detective c'est l'un des événements télévisuels de l'année 2014. Si sa réputation est peut-être excédante à sa véritable qualité intrinsèque, nul doute que la série de Nic Pizzolatto a marqué les esprits. Réalisation splendide, casting en béton armé, réflexion très maline sur la lutte entre le bien et le mal. Il y a des passages de génie (le plan-séquence de Who Goes There), et malheureusement des épisodes en dents de scie - même si on reste à un niveau plus que correct - n'en demeure pas moins que True Detective est une belle petite claque dont le seul concept nous donne de grands espoirs pour l'avenir.


Après deux saisons en-deçà, Parks and Recreation est revenue très en forme cette année avec une saison 6 d'un niveau excellent, pas loin de l'exceptionnelle troisième saison. C'est drôle, toujours aussi fin dans sa démarche comique, parvenant à construire encore et toujours à merveille la multitude de ses personnages plus idiots et attachants les uns que les autres. Non contente d'être l'une des meilleures comédies en diffusion, Parks and Rec s'offre un avant-dernier acte très satisfaisant. Dire que c'est bientôt la fin... Pawnee va nous manquer.


Cette saison 4 de Game of Thrones contient des moments spectaculaires et marquants, des fidèles retranscriptions du bouquin, mais peut-être est-ce de la lassitude ou un sentiment de déception par rapport à la profondeur de cette partie du livre, mais il manque quelque chose. Certes, les événements s'enchaînent très vite, mais le développement de certains arcs laisse à désirer et m'empêche de la placer plus haut. Mais bon, Game of Thrones reste malgré tout l'une des meilleures séries en diffusion et sans doute la plus impressionnante. L'impatience concernant la saison 5 n'en est pas diminuée.


AMC cherchait un substitut de Matthew Weiner pour l'après-Mad Men, et on aurait pu s'attendre au pire. Mais non, Halt and Catch Fire change d'époque et d'ambiance, les cigarettes laissent place aux ordinateurs, les publicitaires aux informaticiens. Fresque d'époque fascinante, parfois un peu simple mais toujours profondément généreuse, difficile de faire la fine bouche devant la nouvelle grande réussite de la chaîne à l'origine de Breaking Bad : amour, haine, trahison, et une bonne d'ose d'ambiance rétro eighties.


Archer avait commencé à s'essouffler. Et cette saison 5 qui fonctionne presque comme un reboot temporaire est un véritable vent d'air frais. Archer Vice (puisque c'est son nom) abandonne le temps d'une saison les barbouzes et les missions secrètes pour se lancer dans le trafic de drogue, la chanson et les dictatures sudam. C'est plus délirant que jamais, plus con que jamais, plus drôle que jamais. Archer à son top niveau, ça donne l'une des meilleures comédies de la télévision américaine, l'humour d'un South Park, la connerie d'un OSS 117 et la narration d'un Mission : Impossible, le show d'Adam Reed n'est pas près de nous ennuyer.


Cette saison 2, on l'a vraiment pas vu venir. Après une première tentative plus que médiocre - même s'il y avait du mieux en fin de saison -, The 100 est revenu à la rentrée de septembre sans qu'on ait fixé des espoirs hors normes en son avenir. Et pourtant. Voilà la preuve qu'il est parfois nécessaire de laisser une seconde chance à certaines séries. Au départ un teen drama pas vraiment intéressant, The 100 s'est transformé en une sorte de fresque de science-fiction chorale passionnante, intelligente, bien loin du guilty pleasure. L'écriture des personnages s'est alourdie, tous ont peu à peu pris forme, de même que les intrigues qui les entourent : rebondissements à chaque épisode, mais surtout et avant tout des renversements chocs, des scènes d'une rare dureté, une ambition bienvenue et des cliffhangers tragiquement inattendus dont on se souviendra encore longtemps. Rarement vu un écart qualitatif aussi impressionnant en si peu d'épisodes.


Après son renvoi de Community, Dan Harmon s'est vu approcher par Adult Swim - la filiale "mature" de Cartoon Network - pour la création d'une nouvelle série. N'ayant jamais touché à l'animation, il contacte son ami Justin Roiland et se lance dans l'écriture de Rick and Morty, transposition animée de Retour vers le Futur dont il s'inspire énormément. On y retrouve cet humour cher à Harmon, légèrement décalé et transgressif, le tout saupoudré d'un talent assez unique pour distiller un sel de drame en arrière-plan. Une excellente surprise, un immanquable pour les fans du monsieur et les curieux en cherche d'animation US très réussie.


Fargo sur FX c'était casse-gueule. Il faut dire qu'entre un From Dusk Till Dawn à peine regardable et un Rosemary's Baby plus que médiocre, on était pas loin d'avoir perdu espoir concernant les adaptations de films de cinéma sur le petit écran. Le pari de Noah Hawley était donc plus que risqué, surtout avec un film culte comme le Fargo des frères Coen. Et pourtant, la direction artistique incroyable, l'écriture au poil et le casting démentiel ont fait de Fargo l'une des meilleures nouveautés de l'année. Un immanquable, tragiquement drôle et passionnant.


Ping Pong réunit Taiyou Matsumoto - l'un des mangakas les plus talentueux de notre époque - et Masaaki Yuasa, le taré de Studio 4°C réalisateur du jouissif Mind Game. Sur le papier, c'est un duo gagnant, et Ping Pong le prouve bel et bien dans la pratique. Lecture métaphysique du tennis de table, profondément intelligent et d'une justesse émotionnelle surprenante. La finesse de l'écriture, la mise en scène brillante, l'animation ambitieuse et la richesse de la bande-originale fond de Ping Pong le meilleur animé de 2014 - et ce, de très loin. Déjà culte.


Grosse et importante année pour HBO. Treme, Boardwalk Empire, The Newsroom et True Blood, c'est fini. Et la relève arrive. Si True Detective avait marqué par sa violence technique, The Leftovers brille par son lent regard désespéré. Difficile d'accès, la nouvelle création de Damon Lindelof est une vraie merveille et la meilleure nouveauté de l'année. Déluge d'émotions et d'épisodes déjà cultes, ce premier acte côtoie les meilleures séries historiques de la chaîne. Quelques longueurs au départ, mais la suite est de plus en plus majestueuse. Jusqu'à l'inoubliable final, indéniablement l'un des plus beaux de l'année.


Pourquoi si peu d'épisodes, AMC ? Pourquoi ? Avec cette mode qu'a la chaîne de découper ses ultimes saisons en deux parties à un an d'écart, nous n'avons droit qu'à sept petits épisodes en 2014. Mais quels épisodes. Mad Men atteint un niveau de maturité artistique assez unique, un accomplissement rare pour une série télévisée, et si l'ensemble de la saison serait sortie cette année, nul doute qu'elle aurait fini en première position. Matthew Weiner continue son coup de maître : ses personnages sont plus géniaux que jamais, ses errements sont les plus originaux de la série et l'émotion est bien là. La fin approche, et ça va être difficile. Mais on ne peut pas dire que Mad Men aurait été une série avare. Chef d'oeuvre.


C'est la saison de la maturité pour Shameless, la saison des responsabilités, la saison du désenchantement. Après trois premiers actes en dents de scie, la version américaine de la célèbre série de Paul Abbott semble avoir enfin trouvé ses marques. Et quelles marques. Tout en conservant cet humour grinçant, ce mélange de tragédie sociale et de rire jaune, Shameless est passé à un autre niveau qualitatif cette année : bouleversante, intelligente, vertigineuse, à la fois d'une beauté à couper le souffle, d'une violence morale dérangeante - même pour le plus solide des spectateurs - et d'une drôlerie sans égal. Les personnages s'étoffent enfin, ils nous parlent, que ça soit Lip, auparavant agaçant mais qui est ici génialissime, ou encore Carl et Debbie, en pleine puberté, et même Frank, dans un arc rédempteur fantastique. Admirable.


La saison 1 de Hannibal n'était pas parfaite. Chose réglée avec ce second acte : magnifique, intelligent, choquant, mémorable, déstabilisant. Tout y est. De la narration qui ne vous lâchera pas une seconde jusqu'à la maestria visuelle de l'ensemble. Regard désenchanté sur la nature humaine, d'une brutalité viscérale, et dans le même temps d'une subtilité monstre. De son casting jusqu'à sa direction artistique, de sa morale fascinante jusqu'à l'esthétique gore de ses meurtres, Hannibal atteint, au bout d'un peu plus d'une vingtaine d'épisodes, un niveau de génie rarement vu à la télévision. D'ors et déjà un classique.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire