Mais je n'ai pu faire qu'une sélection de 20 séries. J'ai essayé de ne retenir que le meilleur, mais plusieurs sont passés à la trappe et attendent à la porte de ce top, je les recommande quand même : American Horror Story, Over the Garden Wall, The Knick, Transparent, Silicon Valley, Hell on Wheels (qui a livré cette année la meilleure saison de son histoire, mais ce n'est pas assez...), Sherlock (que j'ai enfin fini par aimer avec cette très réussie saison 3), Parasyte, BoJack Horseman, Marco Polo, One Child, P'tit Quinquin, The Missing, The Killing... Mais il y en a d'autres, qui n'apparaissent pas ici parce que je suis en retard ou que je ne regarde tout simplement pas, mais qui visiblement ont eu cette année droit à une très bonne saison : The Good Wife, Parenthood, Ray Donovan, Louie ou encore The Americans. Trêve de bavardages, passons aux choses sérieuses : les grands vainqueurs.
Difficile de définir Olive Kitteridge comme une mini-série ou comme un vrai film de cinéma divisé en quatre parties - sa présentation à la Mostra de Venise remettant en doute son statut de série. Dans tous les cas, cette nouvelle création HBO est une réussite incontestable... mais pourquoi si bas ? Car si je reconnais à Olive Kitteridge des qualités incroyables, et qu'elle deviendra sans doute un classique dans un futur proche, je ne suis pas senti suffisamment impliqué sur la très courte durée de la série, je préfère privilégier certaines séries ayant des saisons plus longues (ce qui pourrait vous paraître idiot). Bon, ça reste génial, faut pas déconner, et donc indispensable.
La résurrection. C'est bien ça que nous a proposé Homeland cette année. La série, qui avait perdu de sa splendeur depuis le génial Q&A (épisode 5 de la saison 2), est revenue à son plus haut niveau cette année. Le final de la saison 3, qui avait pourtant des airs de fin de série, a permis de relancer la machine. Cette année, la comparaison entre Homeland et 24 n'aura jamais été plus forte : passionnante, surprenante, le superbe acte en deuxième partie de saison contient certains des meilleurs épisodes de la série. Tout ça en partie gâché par un épisode final ennuyeux et inutile, même si on sent qu'il est davantage présent pour faire la transition vers une saison 5 qu'on attend désormais avec une impatience non dissimulée.
On est pas loin du coup de maître. Car si le ventre de cette première saison de The Affair est un peu mou, sa force et sa sagacité sont impressionnantes. Le pilote : une merveille, elle-même supplantée par les fabuleux derniers épisodes. De par sa construction unique, sa profonde ambiguïté et le mystère émotionnel qui l'entoure, The Affair a tout pour devenir une grande série. En tout cas c'est très bien parti, en partant des acteurs superbement dirigés jusqu'à la subtilité de l'écriture des héros.
Difficile de différencier en terme de qualité les saisons 1 et 2 de Orange is the New Black. Jenji Kohan livre une seconde vague d'épisodes excellents. Plus dramatique peut-être, Orange is the New Black a, cette année encore, réussi à nous faire rire, à bouleverser ses spectateurs. Le panel de personnages toujours aussi parfait, de même que leurs interprètes. Il manque encore à Orange is the New Black une véritable ambition qui ferait d'elle une grande série, mais c'est vraiment difficile de lui trouver des défauts. La démarche, dans sa simplicité, est accomplie.
L'arrivée de Scott M. Gimple au poste de showrunner sur The Walking Dead a changé bien des choses. Si la série est encore constellée de défauts regrettables, cette saison 4 (et le début de saison 5 qu'il est encore trop tôt pour juger avec justice) sont de vraies réussites. Des épisodes presque stand-alones à la force décuplée. Finies les intrigues qui n'avancent ni la diégèse, ni la psychologie des protagonistes. The Walking Dead touche ici bien plus au comics : les personnages sont mis à mal, sont torturés. Ils évoluent, ils avancent, ils bouleversent. Il manque encore une posture de grande série, mais il faut marquer le coup : on a (enfin) affaire à une bonne série.
Déjà l'an dernier, Getting On avait impressionné par son humour grinçant sur fond de drames quotidiens. Cette saison 2 est toujours aussi bonne, toujours aussi juste : gênante, dérangeante touchante, cette petite production venue tout droit de la chaîne HBO est encore une fois passée injustement inaperçue. Pourtant Getting On est sans doute l'une des meilleures dramédies de la chaîne depuis un moment, plus sensitive qu'un Looking et bien plus fine qu'un Hello Ladies. A voir absolument, elle le mérite.
True Detective c'est l'un des événements télévisuels de l'année 2014. Si sa réputation est peut-être excédante à sa véritable qualité intrinsèque, nul doute que la série de Nic Pizzolatto a marqué les esprits. Réalisation splendide, casting en béton armé, réflexion très maline sur la lutte entre le bien et le mal. Il y a des passages de génie (le plan-séquence de Who Goes There), et malheureusement des épisodes en dents de scie - même si on reste à un niveau plus que correct - n'en demeure pas moins que True Detective est une belle petite claque dont le seul concept nous donne de grands espoirs pour l'avenir.
Après deux saisons en-deçà, Parks and Recreation est revenue très en forme cette année avec une saison 6 d'un niveau excellent, pas loin de l'exceptionnelle troisième saison. C'est drôle, toujours aussi fin dans sa démarche comique, parvenant à construire encore et toujours à merveille la multitude de ses personnages plus idiots et attachants les uns que les autres. Non contente d'être l'une des meilleures comédies en diffusion, Parks and Rec s'offre un avant-dernier acte très satisfaisant. Dire que c'est bientôt la fin... Pawnee va nous manquer.
Cette saison 4 de Game of Thrones contient des moments spectaculaires et marquants, des fidèles retranscriptions du bouquin, mais peut-être est-ce de la lassitude ou un sentiment de déception par rapport à la profondeur de cette partie du livre, mais il manque quelque chose. Certes, les événements s'enchaînent très vite, mais le développement de certains arcs laisse à désirer et m'empêche de la placer plus haut. Mais bon, Game of Thrones reste malgré tout l'une des meilleures séries en diffusion et sans doute la plus impressionnante. L'impatience concernant la saison 5 n'en est pas diminuée.
AMC cherchait un substitut de Matthew Weiner pour l'après-Mad Men, et on aurait pu s'attendre au pire. Mais non, Halt and Catch Fire change d'époque et d'ambiance, les cigarettes laissent place aux ordinateurs, les publicitaires aux informaticiens. Fresque d'époque fascinante, parfois un peu simple mais toujours profondément généreuse, difficile de faire la fine bouche devant la nouvelle grande réussite de la chaîne à l'origine de Breaking Bad : amour, haine, trahison, et une bonne d'ose d'ambiance rétro eighties.
Archer avait commencé à s'essouffler. Et cette saison 5 qui fonctionne presque comme un reboot temporaire est un véritable vent d'air frais. Archer Vice (puisque c'est son nom) abandonne le temps d'une saison les barbouzes et les missions secrètes pour se lancer dans le trafic de drogue, la chanson et les dictatures sudam. C'est plus délirant que jamais, plus con que jamais, plus drôle que jamais. Archer à son top niveau, ça donne l'une des meilleures comédies de la télévision américaine, l'humour d'un South Park, la connerie d'un OSS 117 et la narration d'un Mission : Impossible, le show d'Adam Reed n'est pas près de nous ennuyer.
C'est la saison de la maturité pour Shameless, la saison des responsabilités, la saison du désenchantement. Après trois premiers actes en dents de scie, la version américaine de la célèbre série de Paul Abbott semble avoir enfin trouvé ses marques. Et quelles marques. Tout en conservant cet humour grinçant, ce mélange de tragédie sociale et de rire jaune, Shameless est passé à un autre niveau qualitatif cette année : bouleversante, intelligente, vertigineuse, à la fois d'une beauté à couper le souffle, d'une violence morale dérangeante - même pour le plus solide des spectateurs - et d'une drôlerie sans égal. Les personnages s'étoffent enfin, ils nous parlent, que ça soit Lip, auparavant agaçant mais qui est ici génialissime, ou encore Carl et Debbie, en pleine puberté, et même Frank, dans un arc rédempteur fantastique. Admirable.
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