Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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lundi 8 septembre 2014

The Leftovers - Saison 1

SAISON 1 HBO
Créée par Damon Lindelof, Tom Perrotta
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HBO est en pleine transition : avec les fins de Treme, Boardwalk Empire, True Blood et The Newsroom la même année, il ne lui restait alors plus qu’une seule série dramatique dans sa programmation – nul besoin de préciser laquelle. 2014 et 2015 sont donc des années charnières pour la chaîne, et Dieu sait que celle-ci en a souffert par le passé (les annulations successives de Deadwood, Carnivale et Rome à la fin des années 2000). Après le lancement très réussi de True Detective en début d’année, The Leftovers arrivait un peu en outsider. Développée par Damon Lindelof, qui a fait ses armes il y a dix ans sur les premières saisons de Lost, et par Tom Perrotta, l’auteur du livre dont s’inspire très librement la série, The Leftovers prend place trois ans après que 2% de la population mondiale ait disparu mystérieusement du jour au lendemain. Un concept à la fois surprenant et plutôt casse-gueule, mais le traitement n’est pas vraiment celui qu’on attendait.


C’est surement ce qui a dû déstabiliser plus d’un spectateur (et faire un peu le ménage dans sa cible démographique dès les premiers épisodes), car The Leftovers est loin d’être une série qui s’adresse à tout le monde. Rythme lent, séquences presque contemplatives pour une narration qui s’attache avant tout à raconter le quotidien des survivants du fameux 14 octobre, on pense évidemment à Lost pour la manière qu’a la série de dégager une multitude d’énigmes et de mystères, mais ce n’est pas vraiment l’influence la plus visible de la création de Lindelof, qui se rapproche plus souvent de Six Feet Under – recherche visuelle très similaire, traitement du deuil, personnages perturbés et scènes hallucinées. La comparaison peut paraître appuyée, mais elle n’est pas si invraisemblable. Car un peu comme l’œuvre d’Alan Ball, The Leftovers a cette façon de s’intéresser à de nombreux thèmes, messages et questionnements existentielles – religion, deuil, mémoire. C’est à la fois très juste et réellement bouleversant, car en prenant un point de vue très terre à terre (parfois en ne suivant qu’un seul personnage pendant tout un épisode), la série se met à hauteur d’homme, émotionnellement et dans sa diégèse, sans jamais jouer la carte des larmes faciles.
Le casting est très propre, mais on retiendra surtout Christopher Eccleston, qu’on aimerait voir plus souvent, et Carrie Coon, excellente et dont le traitement du personnage est admirable. Autre grande réussite de The Leftovers, sa mise en scène – on voit que les requis artistiques de HBO sont bien présents, et en plus de livrer une réalisation techniquement léchée et cohérente, on a le droit à de très beaux cadres et de nombreux plans forts de sens qui ne se limitent pas à illustrer le script, mais en deviennent une vraie valeur ajoutée.


Il aura fallu plusieurs à épisodes à The Leftovers pour s’imposer complètement, mais il n’en reste pas moins que la nouvelle création de Lindelof se classe d’ors et déjà comme l’une des meilleures nouveautés de l’année. Intelligente, bouleversante, techniquement parfaite et surtout fascinante – on tient peut-être un chef d’œuvre en devenir. Reste à savoir comment tout ça s’argumentera dans les saisons suivantes, alors qu’on sait que le créateur a un plan de six actes en tête.



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