SAISON 1 - NETFLIX
Créée par Raphael Bob-Waksberg
-------------
Il n’aura pas fallu attendre très
longtemps pour voir Netflix se lancer dans l’animation. Faisant appel à un
casting vocal assez exceptionnel (Will Arnett, Alison Brie, Aaron Paul, Stanley
Tucci, Olivia Wilde, J.K. Simmons ou encore Naomi Watts), BoJack Horseman suit les mésaventures d’un cheval humanoïde
ex-acteur de sitcom à succès sur la pente descendante dans un Hollywood
satirique et délirant.
Créée par Raphael Bob-Waksberg, BoJack Horseman peine dans un premier
temps à surprendre. La première partie de la saison est à la fois propre
techniquement, très sarcastique et intelligente sur l’industrie Hollywoodienne,
mais peine vraiment à impliquer le spectateur. C’est avec les épisodes sept et
huit, qui fonctionnent ensemble, que la série parvient enfin à se trouver une
vraie voix. Si BoJack Horseman est
très drôle, elle ne déclenche pas des fous rires – cependant, ce manque est
rattrapé par une jolie manière de gérer la rupture de ton (on passe d’une vanne
sexiste vaseuse à une réflexion pessimiste sur le sens de la vie) et surtout un
message très critique et parfaitement amené sur de nombreux sujets liés à l’usine à stars qu’est Hollywood. Plus
qu’une comédie d’animation, la série de Bob-Waksberg se révèle comme un vrai
pamphlet pertinent, mais aussi une œuvre bouleversante sur la tragédie de la
célébrité et de la gloire. Tous ne comprendront pas les références et les clins
d’œil appuyés – très nombreux – au monde de la télévision et du cinéma, mais la
satire mise en place fonctionne à merveille. BoJack Horseman est drôle, touchante, tantôt optimiste et tantôt
désespérée, et surtout intelligente. On pense très souvent à Eastbound & Down, le traitement du
personnage et de son univers étant très similaires, et c’est peut-être ce qui
pèsera le plus dans l’analyse du show : la comparaison. C’est bien foutu
mais ce n’est pas très original, BoJack
Horseman concourt sur un terrain déjà bien rempli (Entourage, The Comeback, Eastbound & Down…) et ce n’est que
la fraicheur de son univers (animaux humanoïdes) qui la démarque vraiment de
ses concurrentes.
Le doublage est génial – la
qualité des interprètes y est pour beaucoup, l’ensemble est naturel, jamais
agaçant, et surtout très adapté (Will Arnett et Aaron Paul sont d’excellents
choix). Supporté en plus par une écriture au poil et une animation dans la même
veine créatrice (les trips psychédéliques de l’avant-dernier épisode sont de ce
point de vu une réussite indéniable).
Netflix venant de renouveler la
série pour une année supplémentaire, on retrouvera donc BoJack Horseman l’été prochain. Une bonne nouvelle car on se dit
que les scénaristes semblent avoir encore beaucoup à nous offrir, et les
personnages sont tous si attachants qu’il aurait été décevant de les voir
partir si tôt… Une première tentative réussie pour le site de VOD, nous
permettant de patienter un peu plus jusqu’à la sortie de la très attendue Marco Polo prévue pour la fin d’année.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire