L'imagerie de Terrorist s'ancre parfaitement dans cet univers cheapo-badass nineties qu'il semble vouloir introduire. Mais plus encore, car dans sa manière de traiter avec sérieux et noirceur l'habituel scénario "Deux frères policiers - Pépin qui fout le chaos - Vengeance", le film de Kim se démarque nettement de la concurrence. Car au-delà d'éléments kitschs qui pourraient décourager certains spectateurs (musique douce à la guitare, courses-poursuites en accéléré, méchant borgne...), l'atmosphère et l'ambiance posées assez rapidement sont vraiment admirables - on parvient même à déceler certaines prémices du thriller coréen moderne (A Bittersweet Life, New World et consorts) qui, par leur esthétique et certains gimmicks (pluie battante, cigarettes, enfer urbain) semblent tout droit inspirés de ce Terrorist.
Objectivement, il y aurait beaucoup à dire du film - certains effets sont ridicules, le scénario n'a en lui même rien d'original - mais la manière qu'il a de narrer son histoire avec passion, le charme antédiluvien qui s'en dégage, le charisme énorme du casting (sans parler de la magnifique Yum Jung-ah), les scènes d'action énergiques, en font un objet cinématographique digne de sympathie, jouissif et excessif, sans être lourd dans sa démarche.
Petit délice méconnu qui a ce mérite de n'être pas écrasé par sa réputation, c'est avec surprise et un grand plaisir que Terrorist se tisse comme un film ultra-référencé qui n'en demeure pas moins empli d'une forte âme. Les amateurs de John Woo y trouveront leur compte (on pense beaucoup au Syndicat du crime), de même que les fans de thriller coréens qui pourront y découvrir une sorte de film fondateur aux allures d'ancêtre pas si vieux que ça. Sans doute pas inoubliable, mais nécessaire.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire