SAISON 2 - NETFLIX
Créée par Jenji Kohan
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Belle surprise de l'année passée, Orange is the New Black avait réussi à démontrer un potentiel évident lors de sa première saison. Attachante, drôle et touchante, la nouvelle création de Jenji Kohan débordait d'une originalité et d'une ambiance euphorisante en plus d'allier avec une aisance très rare la pure comédie et la tragédie. Imparfaite, certes, mais véritablement rafraîchissante et qui venait compléter avec brio le catalogue Netflix. Cette saison deux était donc attendue avec une impatience non-dissimulée, déjà parce que Orange is the New Black est le genre de série qui vous manque d'une saison à l'autre, et aussi parce qu'au vu de la dégringolade de House of Cards lors de sa deuxième salve d'épisodes, on attendait de voir si 2013 avait été un miracle du côté de la plateforme de VOD, ou si le show de Willimon n'était qu'un cas isolé.
Passé une entame un peu brouillonne et bordélique - avantage et limite du format de diffusion Netflix qui peut se permettre de prendre son temps à introduire son intrigue - Orange is the New Black, saison 2, finit par décoller. Rapidement le ton est posé : ce nouveau cru sera beaucoup plus sérieux que le précédent. La série ne tourne pas le dos à son humour, mais son atmosphère légère devient plus nuageuse, la tension monte, le fond est plus grave, les sujets abordés le sont avec beaucoup de gravité. La petite guerre des gangs qui fait rage à Litchfield (on reste loin de Oz, hein) donne à cette saison une violence et un suspense presque inexistant de la précédente. Le plus fort, c'est que ça marche à merveille. On regrettera surtout qu'il ait fallu attendre la mi-saison pour que tout s'enchaîne enfin, mais ne boudons pas notre plaisir : Orange is the New Black a su gérer ce virage narratif avec une maîtrise admirable.
Les quatre ou cinq derniers épisodes sont d'ailleurs à cette image : intrigues croisées passionnantes, rebondissements inattendus mais bien amenés, et surtout une résolution décapante, leçon de vie simple mais d'une sincérité qui fait véritablement plaisir à voir dans un paysage audiovisuel de plus en plus tourné vers le second degré de lecture. Cette conclusion était magnifique et cohérente, probablement l'une des plus belles et émouvantes de la saison séries.
Impossible de ne pas parler de la qualité stratosphérique du casting, tout juste impeccable. Aucun faux pas dans les interprétations, tant dans les rôles principaux que secondaires - les acteurs et actrices donnent véritablement vie à leurs personnages, chacun a droit à son moment de gloire (et ce malgré quelques flashbacks plus intéressants que d'autres).
C'est là le problème de la diffusion à la Netflix : le buzz est fort et intense, mais terriblement court. Cette saison 2 s'enfile en quelques jours, mais ce binge-watching empêche finalement aux intrigues et aux images de véritablement s'imprégner du spectateur au long terme. Même si ces séries sont conçues dans cette optique, cette dernière possède des limites assez importante et c'est peut-être à cause de cela que Orange is the New Black marquera moins que d'autres programmes. N'en demeure pas moins une saison deux de très bonne qualité, à défaut d'être excellente car souffrant d'une entame un peu molle, se terminant en tout cas sur une scène finale pleine d'espoir et surtout d'attentes pour la saison trois déjà annoncée pour l'an prochain.
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