Cette quatrième saison fut donc celles des morts - chaque année il y en a, hein - mais en adaptant les chapitres les plus assassins de la saga, ces dix épisodes furent plutôt fournis en la matière. Le défi scénaristique allait être de tenir les dix épisodes sans trop tourner en rond, ce que beaucoup critiquent déjà à la série - avec l'avantage évident d'avoir des événements / rebondissements mieux répartis que d'habitude, autant en début qu'en fin de saison. C'est peut-être ce qui fait la force de cette saison : son rythme. Il se passe quelque chose d'important à chaque épisode, autant pour le long terme (comme ça a toujours été le cas), mais beaucoup plus à court terme, ce qui permet de tenir le spectateur lambda en haleine.
Une écriture qui trouve cependant ses limites : en étirant cette saison, la série connaît quelques passages à vide regrettables, proposant des scènes dont on se serait passé (notamment chez Daenerys), alors que certains passages auraient mérité un traitement plus en profondeur (Oberyn Martell est sous-exploité). Là où on sent aussi un réel avancement du show, c'est dans sa mise en scène - tant sur le plan technique qu'artistique. Avec des épisodes comme les deux derniers, on prend pleinement conscience du budget de la série - c'est violent et épique, grandiose et impressionnant. Game of Thrones a mis le paquet, et on a rarement (si ce n'est jamais) vu des effets spéciaux aussi nombreux, ambitieux et réussis à la télévision. Assumant pleinement sa fonction de blockbuster télévisuel, la série atteint son apogée tant narrativement que visuellement. Le spectaculaire s'article à merveille avec l'intelligence d'écriture.
Malgré cela, cette saison 4 se place un rang en-dessous de sa prédécesseur. Puissante mais moins marquante, sans doute parce qu'elle est un peu plus confuse et ne contient que trop peu d'arcs narratifs marquants (là où la saison 3 proposait des scènes inoubliables chaque semaine). Les acteurs - à quelques exceptions près qu'il n'est pas nécessaire de rappeler - sont tous très bons (Peter Dinklage doit avoir l'Emmy), les partis-pris et les distances prises au livres parfois critiquables mais toujours cohérentes, et même parfois très réussies. Une saison qui divise beaucoup dans tous les cas, mais on commence à avoir l'habitude - en attendant de pied ferme le cinquième acte prévu pour l'an prochain qui va avoir la lourde tâche d'adapter l'un des plus gros bordel littéraires de la décennie passée. Bonne chance.
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