SAISON 1 - BBC TWO
Créée par Steve Pemberton, Reece Shearsmith
Inside No. 9 c'est l'oeuvre de Reece Shearsmith et Steve Pemberton, connus pour avoir collaborés avec Mark Gatiss et Jeremy Dyson sur la série The League of Gentlemen, ou encore sur Psychoville. Inside No. 9 est donc leur nouvelle création : une série d'anthologie (chaque épisode a sa propre intrigue et ses propres personnages) dont le principe est simple - chaque intrigue prendra place dans un appartement, une maison, une loge... dont le numéro est le 9. La comparaison avec Black Mirror (autre anthologie UK récente) est évidente : Inside No. 9 sera au huit-clos teinté d'humour noir, ce que Black Mirror est à l'anticipation.
Chacun des six épisodes de cette première saison possède donc sa propre intrigue, mais conserve cependant certains codes. Le plus évident est celui de l'humour noir, car même si le sujet est parfois très sérieux (mort, pédophilie, maladie mentale...), il sera à chaque fois interprété et utilisé avec énormément de second degré, parfois très subtilement (comme pour l'épisode 3) ou avec d'avantage de dérision et un aspect comique frontal (l'épisode 2). Pourtant ces six épisodes sont très différents - on passe du repas de famille, au film muet, en passant par le cinéma d'horreur et la tragédie shakespearienne. Les thèmes sont variés, les histoires aussi. Si la saison dans sa globalité est d'excellente qualité (pas de mauvais épisode), le principal problème de Inside No. 9 (et celui des anthologies en général), c'est que les épisodes sont en dents de scie. De petits chefs d’œuvres (les épisodes 2 et 4) côtoient de grandes réussites qui manquent sans doute de forme (les épisodes 1 et 5) ainsi que des exercices de style réussis mais pas mémorables, qui ne vont malheureusement pas au-delà d'une demi-heure agréable (les épisodes 3 et 6). Inside No. 9 va parfois proposer une réflexion sur un thème particulier (je pense une nouvelle fois à l'épisode 4), pour ensuite se la jouer pastiche de Shakespeare ou film d'horreur déjanté. En soit, ça permet d'avoir une certaine variété de thèmes et de genres, mais la série manque d'unité, de style/codes réutilisés à chaque fois qui permettraient de donner au show une réelle identité.
Mais inutile de répéter que l'exercice est réussi. Une petite perle pour l'instant inconnue, mais qui devrait trouver son public dans les prochains mois. L'écriture est incroyable, les acteurs tous parfaits - à recommander aux amateurs d'humour noir anglais et d'ambition narrative accomplie. A noter que le générique du dernier épisode parle d'un web-épisode The Inventors qui devrait sortir prochainement (si il n'est pas déjà disponible). De quoi s'occuper jusqu'à une possible saison 2, que j'attends déjà avec impatience. Excellent.
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