Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

mercredi 12 février 2014

Top 40 des Meilleurs Films de 2013


Lecteur, je me sens souillé. Oui, car j'ai vu trop grand. Vers mi-décembre, je me disais : Oh ! Avec tous les films que j'ai vu en 2013, je vais pouvoir voir très grand et proposer à mon fidèle et si loyal lectorat (pléonasme spotted) un classement, un top encore plus grand que jamais. Plus qu'un top 20, plus qu'un top 30, plus qu'un top 40 ! Un top 50 de mes films préférés de 2013 ! Que je suis bon, que je suis généreux ! Outre le fait que je me suis rapidement rendu compte que sur les quelques 120/130 films de 2013 que j'ai pu voir en salles ou par d'autres moyens sévèrement sanctionnés (les vidéoclubs bien sur), il n'y en avait à peine 30 ou 35 que je trouvais bon de faire figurer dans un tel top, mes pieds sont eux aussi rapidement descendus sur terre (oui, ça ne veut rien dire, je sais - j'ai jamais compris comment fonctionnait cette expression : est-ce la tête ? l'esprit ? ou bien les pieds - puisque j'ai toujours été fan des pieds je les ai choisi) : faire un top 40, c'est très long. Oui. Surtout dans un délai aussi réduit. Quand je fais un top je mets environ un mois pour le faire. Mon Top 100, ça m'a pris trois ou quatre mois. De temps en temps j'écris un ou deux commentaires, puis je passe à autre chose, j'en refais un peu, je refais autre chose. Et rapidement la date limite que je m'étais fixé (début janvier) s'est rapprochée, puis s'est éloignée. A peine eus-je passé la place 10 qu'on était déjà mi-janvier. J'ai paniqué, et j'ai dit FUCK IT, je m'y met, le tout sera prêt fin janvier. Finalement ce top m'a vite gavé, et je l'ai laissé en plan. Nous sommes déjà mi-février et je me dis qu'il est déjà bien trop tard. Alors au lieu d'un top habituel complètement commenté, vous m'excuserez de vous livrer ce truc, c'est à dire : les places 40 à 20 en mode Rien à foutre, et les places 20 à 1 avec de vagues commentaires à chaque fois (écris à la va-vite, je vous l'accorde). Oui, lecteur, je me sens souillé, car j'ai l'impression d'avoir mal fait mon boulot. J'espère que ton cœur me pardonnera, et je t'annonce officiellement que je prépare un dossier complètement fou même si peu original, qui est d'ors et déjà mon oeuvre ultime Oui. Le pire dans tout ça c'est que malgré mon mois et demi de retard, j'ai même pas pris la peine de rattraper mes retards énormes de l'année (Blancanieves, No, Camille Claudel 1915). Donc oui, j'ai fait de la merde, kamarade.

40 - EFFETS SECONDAIRES, de Steven Soderbergh
39 - CLOUD ATLAS, de Andy & Lana Wachowski et Tom Tykwer
38 - L'IVRESSE DE L'ARGENT, de Im Sang-soo
37 - THE GRANDMASTER, de Wong Kar Wai
36 - A FIELD IN ENGLAND, de Ben Wheatley
35 - RUSH, de Ron Howard
34 - LA VIE D'ADÈLE : CHAPITRES 1 & 2, de Abdellatif Kechiche
33 - PACIFIC RIM, de Guillermo Del Toro
32 - LES MILLER - UNE FAMILLE EN HERBE, de Rawson Marshall Thurber
31 - STOKER, de Park Chan-wook
30 - HIJACKING, de Tobias Lindholm
29 - CONJURING, de James Wan
28 - LONE RANGER, de Gore Verbinski
27 - MICHAEL KOHLHAAS, de Arnaud des Pallières
26 - INSIDE LLEWYN DAVIS, de Joel & Ethan Coen
25 - ALL IS LOST, de J.C. Chandor
24 - NOS HÉROS SONT MORTS CE SOIR, de David Perrault
23 - STEINS;GATE : FUKA RYOUIKI NO DÉJA VU, de Kanji Wakabayashi
22 - ZERO DARK THIRTY, de Kathryn Bigelow
21 - LE MONDE DE CHARLIE, de Stephen Chbosky

20 - MUD, de Jeff Nichols

Matthew McConaughey : le Retour. Ce mec était un grand espoir du cinéma hollywoodien dans les années 90, s'est traîné dans la boue en enchaînant les daubes infâmes et comédies romantiques pour jeunes pucelles en manque de muscle effarouchées. Puis, un film venu de nul part : La Défense Lincoln, qui, non sans défaut, le remettait sur le devant de la scène. Depuis il enchaîne tout, et de très belle façon : de Killer Joe au Loup de Wall Street, de Magic Mike à True Detective, de Dallas Buyers Club à Paperboy. Le voilà donc dans Mud (il se traîne toujours dans la boue, comme vous pouvez le noter - j'avais prévu de ne pas expliquer ce jeu de mot mais comme mon lectorat n'est presque pas anglophone, les subtilités de ma prose lui seraient passé outre), nouveau film de Jeff Nichols, le bonhomme que tout le monde avait idolâtré avec légèrement surestimé Take Shelter. Mud est excellent : dans sa mise en scène, dans son scénario, dans ses interprétations. Pas la peine de dire que c'est très bien, je vais probablement le dire à chaque film qui suivra dans ce Top amputé.

19 - NO PAIN NO GAIN, de Michael Bay

WTF WTF MER IL ET FOU. Oui. Je suis fou. Un film de Michael Bay. C'est probablement la première et la dernière fois que je place un film de ce cinéaste dans mon Top de l'année. Mais sincèrement, No Pain No Gain est une sacrée bombe : réflexion hystérique sur l'american dream, tourné en dérision par trois de ses représentants les plus marquants (Bay, Wahlberg, The Rock). Si le film est loin d'être parfait, il s'en dégage une intelligence et une certaine "dramédie" qu'on ne pourrait oublier. Vraiment, j'adore No Pain No Gain. Ce ne sera pas le cas de tout le monde, c'est certain. Pour public averti seulement.

18 - LES GARÇONS ET GUILLAUME, A TABLE !, de Guillaume Gallienne

Quand j'ai vu la bande-annonce des Garçons et Guillaume à Table !, j'étais loin d'être convaincu. Les retours ultra-positifs de la presse et des spectateurs m'ont finalement convaincu, et j'y ai été surtout par curiosité. Au final, un film drôle et touchant, qui a probablement souffert du buzz un peu trop over-the-top qui a suivi sa sortie. N'empêche que Gallienne est excellent, et qu'il ne fait aucun doute que le garçon va avoir de quoi s'occuper dans les prochaines années. Une grande réussite.

17 - CAPITAINE PHILLIPS, de Paul Greengrass

Capitaine Phillips aura eu le malheur de sortir la même année que le film danois Hijacking, sur le même sujet et avec des ambitions, un style radicalement proche. Sur ce duel de haute volée, c'est cependant Hijacking qui l'emporte, mais Capitaine Phillips n'en demeure pas moins une oeuvre forte qui va à contre-courant des habituels films US sur des sujets proches. Greengrass était derrière Vol 93, et Capitaine Phillips n'en est pas loin. La première partie est admirable, et si la seconde manque de rythme (malgré le final grandiose), on reste face à un film fort et dense, en plus d'être intelligent et porté par un Tom Hanks et un Barkhad Abdi (pour un premier rôle) fabuleux.

16 - STRUCK, de Brian Dannelly

Vous savez, ces fois où vous lancez dans un film juste pour "passer le temps", qui n'obtient ni avis extraordinaires ou ne semble, en apparence, pas forcément plus original que la moyenne - et qu'une fois le visionnage terminé, votre sens critique affûté se lève de tout son corps et crie Mesdames, Messieurs, ça c'est du teen movie. Le teen movie c'est par définition un genre bâtard. On sait jamais si les meilleurs sont ceux qui choisissent le parti-pris d'être drôles (American Pie, Ferris Bueller), ou ceux qui jouent sur le tragique (Breakfast Club, Chronicle, ou à la télévision Freaks and Geeks ou bien Skins). Struck avait pourtant le cul entre deux chaises : alliant fatalité et humour très noir, brillamment interprété, bien écrit et évitant les clichés du genre. J'en attendais peu, et je me suis retrouvé face à une production ambitieuse qui supplante Le Monde de Charlie, autre réussite du genre de 2013. Quoi qu'il en soit, Struck est précisément ce qu'on appelle une bien belle surprise.

15 - LE PASSÉ, de Asghar Farhadi

Après le succès international de Une Séparation, Asghar Farhadi présente à Cannes son nouveau film, tourné en France avec un casting en grande partie français (tout le monde sauf Ali Mossafa en faites). Un film dramatique en apparence classique sur les relations de couple, mais au final une mise en scène fabuleuse, des acteurs géniaux et une force narrative à vous en donner des frissons. Le Passé est une énorme claque qui montre à quel point le renouveau du film amateur français peut arriver avec des cinéastes étrangers. Le dernier plan est à lui seul un chef d'oeuvre.

14 - DJANGO UNCHAINED, de Quentin Tarantino


Tarantino se met au western, genre qui l'a inspiré tout le long de sa filmographie, et ça donne Django Unchained, film un tantinet surestimé mais qui reste un monument de fun, de gunfights épiques et de répliques déjà cultes. Waltz crève l'écran, Di Caprio aussi, Jamie Foxx fait le boulot. Un bon casting pour un bon Tarantino, mais sans doute pas le meilleur, qui reste moins bon qu'un bon vieux Pulp Fiction, Jackie Brown ou son prédécesseur Inglourious Basterds. A noter la bande-originale enivrante et des scènes incroyables de maîtrise.

13 - HEIMAT - CHRONIQUE D'UN RÊVE, de Edgar Reitz


Avant d'être un film de 4h, Heimat c'était trois séries de Edgar Reitz, dont la production commence au début des années 80 avec Une chronique allemande, qui sera suivie en 92 par Chronique d'une jeunesse et en 2003 par Chronique d'une époque. Vient s'ajouter cette année Chronique d'un rêve, le plus court (seulement quatre heures) mais aussi dont l'action est antérieure aux précédentes œuvres, dont il n'est pas nécessaire de les avoir vu pour l'apprécier pleinement. Malgré son noir et blanc, Heimat 4 laisse place à des scènes en couleur (enfin, des bouts de cadre), qui viennent illuminer un film à la mise en scène magistrale et aux acteurs au jeu troublant de réalisme. Probablement un futur classique.

12 - A TOUCH OF SIN, de Jia Zhang Ke

Portrait réaliste et sombre de la Chine contemporaine en quatre personnages, A Touch of Sin c'est un film bouleversant, presque prémonitoire, peignant la vengeance (ou tout simplement la réaction) des opprimés aux oppresseurs. Porté par un casting fabuleux (Jiang Wu en tête), une mise en scène hypnotique et soignée, la surprise de Cannes 2013 est une fresque amère et âpre, à voir absolument tant ses inspirations (le cinéma réaliste taïwanais) et les innovations qu'il y apporte (le jeu du récit et de l'ambiance sonore) le classe comme l'un des films les plus marquant de l'année échue.

11 - GRAVITY, de Alfonso Cuaron

Gravity c'est probablement l'événement de 2013. Nouveau film d'Alfonso Cuaron, qui après Les Fils de l'homme propose une nouvelle oeuvre de science-fiction impressionnante. Si on regrettera  certains aspects (scénario peut-être peu recherché, final pas vraiment marquant), l'expérience est là et pour ceux qui auront eu la chance de découvrir le film en 3D en salles, ça reste probablement l'une des séances les plus sensitives et impressionnantes de leur vie. A défaut de faire réfléchir, Gravity cloue n'importe qui sur son siège, avec sa mise en scène majestueuse (Mon Dieu ces plans-séquences), et son aspect visuellement impressionnant. Si on reste bien loin des Fils de l'homme, Cuaron prouve une nouvelle fois son talent de metteur en scène, et on attend avec impatience un nouveau projet du monsieur dans la SF.

10 - TEL PÈRE, TEL FILS, de Hirokazu Kore-eda

Je crois que Hirokazu Kore-eda est l'un des meilleurs cinéastes en activité. A défaut de les avoir tous vu, je dirai que sa filmographie est pour l'instant un sans-faute, enchaînant chefs d'oeuvres et excellents films. Tel père, tel fils, présenté à Cannes en mai dernier, est donc son nouveau coup de maître. Si on ne retrouve peut-être pas la force de Nobody Knows, After Life ou Still Walking, ce nouveau métrage du réalisateur japonais est probablement l'un des drames les plus bouleversants de l'année, intelligent et jamais larmoyant, qui peut faire penser sur le papier à La vie est un long fleuve tranquille mais qui se révèle bien plus profond que ça, questionnant avant tout sur le rôle de père et le sens de la famille. A voir absolument.

9 - NEW WORLD, de Park Hoon-jung

Park Hoon-jung n'était pourtant pas le fleuron de la Corée du Sud en terme de cinéma. Il avait déjà œuvré sur quelques films auparavant, mais tous étaient moyens, voir daubesques, et ne laissaient transparaître aucune aptitude particulière pour la mise en scène. Et pourtant New World, dans le cercle des amateurs de cinéma sud-coréens, a fait l'effet d'un raz-de-marée. Réalisation majestueuse, script d'une noirceur impressionnante, acteurs aux têtes de psychopathes - avec au final un film fascinant qui ne vaut certes pas les meilleures productions de Hallyuwood mais se démarque sans problème comme un nouveau pilier du film de mafia coréen.

8 - ALABAMA MONROE, de Felix Van Groeningen


Il est facile de comparer Alabama Monroe à La Guerre est déclarée. Mais les deux films sont très différents, à la fois dans la forme, mais aussi dans le fond (les thèmes abordés - outre le pitch de départ - sont bien différents). Enfin bref : Alabama Monroe c'est du tire-larme réussi, qui arrive à émouvoir et vous humidifier les yeux sans pour autant paraître poussif et lourd. Aidé par une excellente bande-originale et des acteurs fabuleux, le nouveau film du belge Felix Van Groeningen parvient à se classer sans problèmes parmi les plus gros succès critique de cette année, d'une beauté rare mais pourtant terriblement dur et bouleversant. Âmes sensibles s'abstenir, mais ce serait quand même passer à côté d'une magnifique expérience de cinéma et d'une exceptionnelle ode à la vie (je commence à manquer de superlatifs).

7 - THE DARK KNIGHT RETURNS, de Jay Oliva

S'attaquer à l'adaptation du mythique comics de Frank Miller The Dark Knight Returns, c'est s'attaquer au meilleur comics Batman jamais écrit. A peine deux ans après la fin de la trilogie de Nolan et autant de temps avant la sortie de Batman vers Superman, The Dark Knight Returns, film d'animation en deux parties adapté de l'oeuvre de Miller, est pourtant une énorme claque. Au lieu de recopier bêtement les cases du comics, Jay Oliva a complètement réorchestré la mise en scène, arrivant ainsi à proposer une nouvelle vision aux anciens lecteurs et une oeuvre forte et décapante à ceux qui n'auraient pas lu le comics. En résulte un film fascinant, à l'intrigue passionnante et à l'animation / ambiance admirable. Sans oublier une bande-originale fort réussie et un doublage aux petits oignons. Peut-être l'un des meilleurs films Batman à ce jour, et oui.

6 - PRISONERS, de Denis Villeneuve

On a beaucoup comparé Prisoners à Zodiac : film policier avec Jake Gyllenhaal, proposé un temps à David Fincher. Finalement c'est Denis Villeneuve qui s'y est collé, et le résultat est admirable : plus qu'une simple enquête policière filmée à la perfection, Prisoners est un film sur l'homme, sur chacun d'entre nous qui, à travers cette disparition d'enfant parle avant tout de justice et de nature humaine. Offrant à Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal de superbes rôles, un film au final bien différent du procédural Fincherien, proposant une expérience de cinéma qui, non sans défaut, a le mérite de faire frémir et réfléchir. Denis Villeneuve est définitivement un personnage à suivre, puisque après son Incendies, le canadien livre une nouvel oeuvre de grande qualité.

5 - SAMSARA, de Ron Fricke


Ron Fricke, directeur de la photographie sur le mythique Koyaanisqatsi et réalisateur du magnifique Baraka, était resté silencieux pendant vingt ans. Jusqu'à ce Samsara, oeuvre fleuve produite sur cinq ans, un documentaire "muet" comme l'école de Reggio et Fricke nous en a servi des dizaines, mais pourtant si unique, si magique. Fascinante de bout en bout, des images sublimes et une bande-originale aussi exceptionnelle que le visuel. Le tout étant une magnifique lettre d'amour à l'Asie et une critique acerbe de la société de consommation. Envoûtant et mémorable, en plus de livrer un message politique intéressant et incontestable.

4 - THE PLACE BEYOND THE PINES, de Derek Cianfrance

Les relations Père-Fils sont à la mode à Hollywood ces dernières années. Mais The Place Beyond The Pines ne se contente pas de bêtement tracer ce lien et d'écrire un drame académique, le film de Cianfrance s'attardant sur les secousses plus fortes qui jalonnent l'image de la figure paternelle, de son héritage, du modèle qu'il inspire. Porté par trois acteurs incroyables (Ryan Gosling, Bradley Cooper et Dane DeHaan), d'une beauté plastique hypnotique, portant un regard très pessimiste mais bourré d'espoir sur son sujet, un film incroyable et une expérience surprenante, tant le film de Cianfrance était vendu comme un bête sous-Drive, alors qu'il est bien plus que ça : un film ambitieux et magnifique, qui fera date.

3 - LE LOUP DE WALL STREET, de Martin Scorsese

Impossible de ne pas penser aux Affranchis, car Le Loup de Wall Street en est, dans la filmographie de Scorsese, le digne héritier, vingt ans après. Alors certes le dernier volet du réalisateur de Taxi Driver est plus fougueux que son aîné, plus fou, plus drôle aussi, mais il garde le cynisme et l'aspect "fresque d'un personnage et d'une époque" que possédait Les Affranchis. Di Caprio est tout simplement parfait, Jonah Hill excellent, Kyle Chandler crève l'écran. Le Loup de Wall Street est déjà au milieu de la finance et des arnaqueurs de Wall Street ce que Casino ou Les Affranchis sont au film de mafia. Jouissif en plus d'être incroyablement intelligent, portant un regard sans concession sur le rêve américain, portant à travers son abondance de sexe et d'alcool un message plus grave et plus porteur qu'on ne pourrait le croire.

2 - SNOWPIERCER, de Bong Joon-ho

Bong Joon-ho est un réalisateur à part. Après le mémorable Memories of Murder (qui est au passage l'un de mes films préféré), mais aussi le très réussi The Host et le bouleversant Mother (et aussi Barking Dog Never Bite, toujours pas vu), il revient avec casting international sans pour autant quitter son pays natal, puisque Snowpiercer est une production coréenne malgré la présence d'acteurs anglais (Jamie Bell, Tilda Swinton, John Hurt), américains (Chris Evans, Ed Harris) et le fait qu'il soit l'adaptation d'une BD française. Snowpiercer est un film de petit génie. Passé la mise en scène proche de la perfection, l'intrigue toute en allégorie et en parabole est un bloc d'acier qui fait mal. Contournant tous les codes hollywoodiens mais restant cependant très hayluwoodien dans son fond, une bombe qui laisse sur le cul en plus de faire indéniablement réfléchir - pas seulement sur la lutte des classes, mais sur l'homme et ses rêves.

1 - LE CONGRÈS, de Ari Folman

J'aime le cinéma parce que c'est le seul Art qui me fait ressentir autant de choses. Je suis toujours en perpétuelle recherche du film qui me renversera, me bouleversera à travers mes émotions. Le Congrès c'est la première fois depuis des années que je ressens autant de choses dans une salle de cinéma. Peut-être même, pour un film "nouvellement sorti vu en salles", ma séance la plus sensitive (même si Melancholia n'est pas très loin). Mes jambes tremblaient, j'était en larmes, complètement bouleversé et fasciné par ce que je venais de voir. Un film qui, en plus d'être une oeuvre à part complètement unique, était un morceau de bravoure cinématographique et une vision ultra pessimiste et intelligente sur l'avenir du cinéma. Un film de science-fiction sur le cinéma, c'est rare, et pourtant Le Congrès parvient à combiner une histoire qui tient du génie avec la virtuosité de son metteur en scène Ari Folman. Un véritable chef d'oeuvre. Et de très loin le Meilleur Film de 2013 et de cette décennie 2010s nouvellement débutée.


Bonne année !
Avec du retard.

2 commentaires:

  1. L'absence de Spring Breakers me chagrine :'(
    Sinon beau top, même si je ne partage qu'un seul des films de ton top 10 ^^

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    1. Merci ^^
      Je reconnais les qualités de "Spring Breakers", mais j'ai un peu de mal avec le film. Il doit se classer vers la place 60/70 il me semble. Je suis un peu hermétique aux films de Korine de manière générale !

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