EDIT du 08/01/2014 : A noter ma découverte de l'animé japonais Shinsekai Yori (From the New World) quelques jours après la publication de ce dossier qui en aurait fait partie si découvert plus tôt (et probablement dans le Top 5).
Orange is the New Black c'est l'autre bombe de Netflix sortie en 2013. Arrivée sans être réellement attendue, la nouvelle série de Jenji Kohan (créatrice de Weeds) s'est avérée être une excellente surprise aux personnages multiples et intéressants, mais surtout avec son final excellent qui ne peut que nous faire baver d'impatience en attendant la saison 2. Cette nouvelle dramédie est à classer dans les meilleures nouveautés de la saison 2012/2013 et devient rapidement addictive, un peu comme un Oz au féminin.
On s'attendait à un sous-Game of Thrones mais Vikings c'est plus que ça. Si la saison prend quelques épisodes à démarrer, le rythme est crescendo et l'apogée est atteinte à l'épisode 8, énorme réussite d'une grande intelligence à classer parmi les meilleurs épisodes de 2013. Vikings c'est une énorme surprise proposant une réelle pensée sur la religion ainsi que des paysages et une aventure épique. La distribution assez énorme et le générique à en donner des frissons rythmé sur du Fever Ray complètent la qualité d'une saison 1 qui a su surprendre ceux qui ne se sont pas arrêtés au pilote.
Avec L'Attaque des Titans, Psycho-Pass c'est l'autre animé événement de 2013. Si sa diffusion retardée en France a nettement apaisé son buzz en France (comparé à celui de L'Attaque des Titans et de sa diffusion sur Wakanim), il n'en reste pas moins que Psyco-Pass est une série qui a beaucoup fait parler. Si les premiers épisodes ne montrent aucun fil rouge, la série devient subitement intéressante au bout de cinq épisodes, puis carrément excellente à l'épisode 10. Le dernier double-épisode (et aussi les épisodes du "labyrinthe" dont j'ai oublié les numéros) est un petit chef d'oeuvre. Enchaînant les références à Philip K. Dick, Rousseau, Shakespeare, Pascal et Beethoven, effaçant régulièrement les frontières entre bien et mal et se caractérisant comme antimanichéenne au possible, forte et puissante, aux personnages fouillés et passionnants, à la bande-originale incroyable et au design d'une noirceur rare : Psycho-Pass est déjà une référence, dont on attend énormément la saison 2, actuellement en production. Un must-see.
Si cette saison 2 de Black Mirror est légèrement inférieure à la saison 1 (faute à un épisode 2 décevant même si intéressant), elle n'en reste pas moins une série puissante et intelligente qui arrive une nouvelle fois à brasser le plus de thèmes et émotions. L'épisode 1 est bouleversant, le deuxième mystérieux et le troisième terrifiant - peut-être moins ingénieuse, cette saison montre quand même une nouvelle fois que Charlie Brooker sait ce qu'il fait. L'impression à la fin de chaque épisode, même les moins bons, est toujours la même : bouche bée, devant le générique qui défile en silence. C'est à ça que l'on reconnaît une grande série.
La série de David Fincher aura su - malgré sa diffusion complète en une seule fois - gérer un énorme buzz tout au long de l'année 2013. Sortie début février, son aura se maintiendra avec l'appui des autres séries Netflix (Arrested Development, Hemlock Grove et Orange is the New Black) jusqu'à ses multiples nominations aux Emmy Awards, arrivant à peu près en même temps que sa programmation en France sur Canal+. Si on pourra reprocher à la série d'être toujours un peu prétentieuse tant dans son scénario que dans sa mise en scène (tous les mecs passant après Fincher essayant d'imiter le maître), on reste devant une première saison réussie de bout en bout, jusqu'à une note finale excellente. Kevin Spacey brille tout du long, le tout est très bien écrit et réalisé. On regrettera peut-être un coup de mou en milieu de saison et un syndrome de massification un peu énervant. La saison 2 devrait être la dernière (la série étant prévue comme une série en deux saisons à l'origine - à voir si le succès de la chose fera changer Netflix de positionnement), mais on a hâte de la découvrir.
Les deux premières saisons du remake US de Forbrydelsen, The Killing, étaient sympathiques mais bourrées de défauts. Bourrée de rebondissements "artificiels", de personnages devenus insupportables et de lines tirées en longueur, au bout des deux saisons, on avait fait le tour, et l'annulation du show par AMC était triste mais presque bienvenue. Sauf que Netflix a proposé de cofinancer une troisième saison, et la série a ainsi été ressuscitée contre toute-attente. Et pour le coup, c'est impressionnant. L'écart qualitatif est énorme, on est passé d'une série tout juste divertissante à un véritable plaidoyer contre la peine de mort, oeuvre puissante aux seconds rôles écrits à la perfection qui rappellent parfois la saison 4 de The Wire par le pessimisme de l'ensemble et une vision de la rue à la fois réaliste et engagée. Cette saison 3 n'est pas seulement une grande réussite, mais aussi une grosse claque pour tous ceux qui critiquaient le show jusque là. le duo Holder-Linden n'a jamais été aussi bien utilisé, l'épisode dix frôle le génie, la dernière scène est d'une intelligence folle, et si on peut reprocher aux deux derniers épisodes d'en faire un peu trop - mais avec la classe - on ne peut qu'applaudir une série qui a su surprendre son audience et se révéler meilleure que jamais, au point de finir dans les meilleures de l'année.
L'événement japanime de 2013. Attendu de pied ferme par tous les fans du manga d'origine, auréolé d'un buzz ultra-positif et d'une diffusion rapide en France, L'Attaque des Titans n'a pas démérité cette réputation. Si quelques problèmes de rythme se font parfois sentir (autant enchaîner les épisodes maintenant que tout est sorti!), les dix derniers épisodes sont incroyables et le final ne laisse présager que du bon pour la suite. D'une beauté visuelle, d'une force narrative parfois imprévisible, impossible de passer à côté d'une réussite de l'animation japonaise qui devrait devenir une référence d'ici quelques années, d'autant plus que l'adaptation en film est d'ors et déjà prévue pour 2015. Une réflexion intelligente sur l'humanité et la nature humaine, figurée en un combat sanglant de David contre Goliath. Édifiant.
Après le chef d'oeuvre qu'était la saison 5 de Mad Men, Weiner avait la lourde tâche de livrer un produit au moins équivalent à ce coup de maître. Cette saison 6 est sans aucun doute l'une des plus ambitieuse : délaissant énormément de la tragédie qui ponctuait les saisons 4 et 5, ce cru 2013 est sans aucun doute le plus drôle de toute la série - mais pas forcément le plus léger. Règne dans cette saison de Mad Men énormément de nostalgie et de mélancolie, de romantisme et de coups dans le dos. Ponctué de "décès" comme on les aime (Martin Luther King et Bobby Kennedy), d'une ambiance "réveil des mentalités" plus que jamais présente et d'un casting toujours agrémenté de personnages plus intéressants les uns que les autres (Bob Benson - probablement l'une des plus grandes créations du show). A défaut d'égaler la saison précédente, Mad Men - saison 6, à seize épisodes du final tant attendu, parvient à se classer parmi les meilleurs moments de la série d'AMC, avec toutes les qualités qu'on lui connaît, et plus encore. A noter le fantastique milieu de saison (les épisodes 5, 6, 7 et 8) et le final absolument magistral.
Le dernier acte de Breaking Bad a fait beaucoup de bruit. Même si le choix de AMC de diviser cette dernière saison en deux parties diffusées à un an d'intervalle, on reste béat devant les choix narratifs admirables et qui nous confirment pourquoi on adore Breaking Bad : c'est violent, sans concession, intelligent et Gilligan sait où il va. Cette dernière saison est clairement la meilleure de toutes, portée par un casting impeccable, une écriture quasi-parfaite et un final en majesté qui confirme que - même si je suis loin d'être un fada - Breaking Bad est et restera une série qui aurait marqué la télévision. Après, est-ce que ça mérite tout ce battage ? Je veux bien que Breaking Bad soit une très bonne série, mais non, c'est loin d'être la meilleure de tous les temps. Mais on est face à un incontournable, qui à défaut d'être totalement qualitatif, l'est tout du moins social. I got what I deserve, My baby blue.
Magistrale. Cette ultime saison de Southland (qui n'était pas prévue comme étant la dernière, et a donc été annulée, donc la fin est grandiose mais frustrante) fait grimper la série aux côtés de The Wire et The Shield. Une œuvre impressionnante prend fin avec une saison de haute volée, quasi-parfaite, d'une cohérence et d'un pessimisme incroyable. Des personnages géniaux interprétés par un casting excellent (Michael Cudlitz aurait pas démérité un Emmy pour son rôle dans cette saison), et les quatre derniers épisodes (et particulièrement les 9 et 10) sont de véritables chefs d'œuvre, à la force, à la puissance qui vous laisse bouche bée. Si on est triste de voir partir aussi brusquement Southland, elle s'éclipse en tout cas de la plus belle des façons : cette saison 5 est parfaite de bout en bout. Mais c'est trop triste quand même. Netflix n'est pas là quand on a besoin d'eux.
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