Réalisé par Joel et Ethan Coen (2013)
Avec Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman
Trois ans après le très bon True Grit, les frères Coen reviennent enfin sur nos écrans avec Inside Llewyn Davis. Très bien accueilli à Cannes, réunissant au casting Oscar Isaac (un habitué des seconds rôles : le mac de Sucker Punch et le copain de Mulligan dans Drive), Carey Mulligan (qui avait donc déjà joué avec Isaac dans le Refn), John Goodman, Garrett Hedlund (la réincarnation de James Dean, un acteur que j'apprécie d'ailleurs énormément), Justin Timberlake et, on a tendance à l'oublier, F. Murray Abraham (pour lequel j'ai fait un bond sur mon siège en voyant qu'il était toujours aussi vieux que dans Amadeus). Récit désenchanté gravitant autour d'un musicien folk à la situation instable, à la recherche d'identité, auréolé d'un Grand Prix sur la Croisette, Inside Llewyn Davis s'affiche déjà comme une réussite.
Ceux qui ont du mal avec le cinéma des Coen, n'y allez pas, c'est un conseil, car dans le genre, ils ont rarement fait plus inabordable dans toute leur filmographie. Reprenant le fond d'un A Serious Man, dans ses questionnements sur le sens de la vie, l'absence quasi-totale de fil rouge et son personnage central dont les réflexions internes sont très proches dans les deux films, Inside Llewyn Davis se distingue cependant dans la forme de la plupart des précédents Coen : plus posé, sans doute, plus ambitieux visuellement que la plupart, même si on pense beaucoup à Fargo. Pas que ce nouveau film soit foncièrement différent des autres, mais qu'il s'en dégage une atmosphère rarement abordée par les cinéastes (à la fois froide et chaleureuse - enfin, faut dire qu'ils l'ont cherché avec ces pulls de tous les côtés).
Mais pourtant on est face à du Coen qu'on connaît, le spectateur habitué ne sera pas dépaysé : répliques cinglantes, humour noir, personnages hauts en couleur (faut dire que ces deux mecs savent filmer leurs personnages comme personne d'autre), pensées partagées sur la nature humaine doublé de tragédie psychique et de parcours interne du personnage central. Inside Llewyn Davis est très malin, tant dans sa répartie que dans ses scènes plus tragicomiques.
Pas leur meilleur film, mais un bon film quand même. On est pas au niveau d'un Fargo ou d'un No Country For Old Men, mais Inside Llewyn Davis se classe dans tous les cas parmi les réalisations qu'on retiendra de la fratrie Coen : drôle, touchant, bien écrit et bien réalisé, une oeuvre qui constitue une nouvelle pierre à l'édifice qu'ils on construit au cours des trente dernières années. Pour revenir rapidement sur les acteurs : Oscar Isaac est absolument parfait, une vraie révélation qui n'aurait pas volé un Prix d'Interprétation à Cannes, Mulligan,Timberlake, Goodman et Hedlund sont tous quatre excellents. 2013 semble bien partie pour se finir en beauté.
J'en sors, et perso j'ai été plus que conquis. Une vraie merveille je trouve, d'une grande élégance. Pour ma part, la Palme d'Or, ça aurait dû être ce film! :)
RépondreSupprimerPar contre tu t'es trompé, c'est "Llewyn" avec un "y" ^^
Oups! Désolé pour la faute!
SupprimerConcernant la Palme d'Or, pour l'instant mon petit préféré de Cannes ça reste Le Passé, mais j'attends de voir Tel Père Tel Fils de Kore-eda, et je sens qu'au final mon amour ira sur celui-ci (fan de tous les films du réal ^^).
J'attends de prendre un peu de recul sur Inside Llewyn Davis. Comme à chaque fois avec les Coen, ma première impression est tronquée : j'étais pas très fan de No Country avant de le revoir, ni de A Serious Man. J'étais ultra-fan de True Grit avant de revoir mon avis légèrement à la baisse, idem pour Arizona Junior. Je serais bien capable de crier au chef d'oeuvre ou à l'arnaque dans quelques mois... J'essaie de prendre du recul dessus, j'ai beaucoup aimé, mais pas autant que d'autres de leurs films !
Oui après je suis d'accord que c'est un film qu'il faut forcément revoir, mais de mémoire c'est la première fois qu'un Coen m'emballe autant dès le premier visionnage ^^
Supprimer