FILM DE SCIENCE FICTION AMERICAIN
Star Trek version Abrams, premier du nom, avait été une grande et agréable surprise - le bonhomme, déjà à l'origine du coup de défibri dans la franchise Mission : Impossible et de sa revisite du cinéma spielbergien des années 80 avec son incroyable Super 8, livrait avec Star Trek un film de science-fiction clair, sobre, impressionnant, au scénario prévisible et à la mise en scène classique mais d'une maîtrise rare. Surtout que Star Trek à l'origine c'était très kitsch. Ce deuxième volet, sous-titré Into Darkness avait tout pour être encore meilleur - titre accrocheur qui pouvait laisser présager une volonté de livrer quelque chose de plus obscur et de plus sombre (appuyé par la bande-annonce très réussie) et surtout de plus ambitieux, car Abrams est bien gentil, mais à part pour Super 8, ce qu'il produisait de très ambitieux au départ tant au niveau cinéma (Mission : Impossible 3, Cloverfield) que télévisuel (Lost, Alias, Fringe) s'est au fil des années banalisé ou a été surpassé (Mission : Impossible 4, la multiplication des found footage, les échecs de Alcatraz, Undercovers et de Revolution). Même si la recette est toujours présente, on attendait de Abrams, pour ce dernier essai avant Star Wars VII, un peu plus de nouveautés.
Disons le tout de suite : Star Trek Into Darkness n'est ni plus sombre, ni plus grave que le précédent volet. On passe par toutes les étapes un peu prévisibles du genre, malgré la maîtrise générale du scénario (certaines répliques sont excellentes, et on est fasciné par l'ensemble). Idem pour la mise en scène - c'est super bien foutu, y a pas à dire, très propre, très clair, presque clinique, mais il manque la touche qui ferait passer cette saga un cran au-dessus, à quelque chose de plus fort et plus différent des "autres" films, quelque chose qui aurait put faire de cet Into Darkness un Empire Strikes Back. Abrams est un très bon réalisateur, mais probablement pas assez varié dans son style. On retrouve toujours la même formule, qui marche, certes, mais qui démontre que lui même peine peut-être parfois à se renouveler.
Très bon casting : Chris Pine, à défaut d'être un excellent acteur, a un charisme naturel, Zachary Quinto n'a plus rien à prouver, comme le reste du casting. Mais c'est Benedict Cumberbatch, qui squatte par-ci par-là les écrans depuis quelques années, révélé par Sherlock et confirmé par La Taupe et Cheval de Guerre, et qu'on verra au doublage de Smaug dans la deuxième partie du Hobbit. Incroyablement plus réussi que Eric Bana dans le précédent film, un méchant qui inspire déjà plus de respect et de craintes même si il aurait put être d'avantage exploité.
L'utilisation du thème principal de Star Trek est elle aussi un peu abusive, mais on admire toujours autant le travail énorme de Michael Giacchino sur la partition, de grande qualité, même si on préférera celle du premier film.
Star Trek Into Darkness reste un bon film - les 2h10 passent très rapidement, des plans magnifiques et il se classera sans doute parmi les meilleurs films de science-fiction de l'année. Mais on aurait espéré quelque chose de différent, de plus couillu de la part de J.J. Abrams qui se content de livrer un produit calibré et ne déviant pas du plan qui avait fait la qualité du premier. C'est en somme un peu décevant, et autant le prévenir tout de suite : ce qui marche pour Star Trek ne risque pas de passer pour Star Wars - quoi qu'en disent les Trekkies, l'univers de George Lucas a autrement plus de profondeur et de côté épique et universel que celui de Roddenberry.
Très bonne critique, comme d'hab ^^ tu connais déjà mon avis sur le film :)
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