SAISON 1 - HISTORY CHANNEL
Créée par Michael Hirst
Vendu comme un Game of Thrones à tel point que son accroche "Storm is coming" faisait explicitement référence au "Winter is coming" de la série de HBO, Vikings est la première série de la chaîne History Channel. A vrai dire, j'ai regardé le dernier épisode à sa sortie, mais j'ai préféré prendre du recul, pour un peu mesurer mes propos vis à vis de la série. Je n'en attendais rien - pour être franc, j'y suis allé un peu inquiet, m'attendant de la part de Hirst à un Tudors-au-temps-des-Vikings, contant les faits légendaires du mythique Ragnar Lothbrock, l'un des principaux raideurs de Paris lorsque les vikings ont attaqué la France, et ça ne m'inspirais pas franchement. Si les premiers épisodes tendaient à vérifier cette intuition, il faut dire que Vikings est réellement la preuve qu'il ne faut pas se fier aux premières impressions.
Si le début de saison était passable, plutôt agréable mais relativement simple, la montée en puissance se fait à partir de l'épisode quatre - et jusqu'au huitième, la montée en qualité est assez incroyable, puisque l'épisode huit est en soit une perfection : un stand-alone en parfaite adéquation avec le reste de la série, une méditation sur la religion et une étude en profondeur de ses personnages (Ragnar et le Prêtre en particulier), un épisode grandiose qui, à la mesure du show, tend à prouver la qualité plastique indéniable, le réel travail des décors et d'une série qui s'est vu doter d'une très grande mise en scène. On sait dès le départ où Hirst nous emmène - ou plutôt on sait qu'il connaît le chemin à emprunter, et ce malgré des gros rebondissements très risqués tout le long. Si le dernier épisode est un peu en-dessous et tend d'avantage à tisser des liens qui ammèneront la seconde saison, Vikings est une grosse surprise.
La révélation du show, c'est sans contestes George Blagden, vaguement aperçu dans Les Misérables mais dont le reste de la carrière se limite à une figuration dans La Colère des Titans - son personnage est le plus intéressant de la série, un prêtre enlevé de son monastère, poursuivi par sa propre religion et découvrant pourtant les coutumes, un peu comme nous, sauvages mais fascinantes des vikings. Sa relation avec l'ensembles des autres personnages est fascinante, ses tourments d'une grande intelligence, et sa place, notamment dans l'épisode huit où il occupe le premier rôle, dans le déroulement du scénario d'une force assez évocatrice des coup de punch de la série de Hirst.
Le choix de Travis Fimmel, marginal australien, pour Ragnar Lothbrock est aussi un grand cast : l'acteur, en apparence lors des premiers épisodes un peu plat, se complexifie épisodes par épisodes et passe du Conan de service au héros qui cache ses émotions et aux réflexions constantes (fin de l'épisode huit, again). Sa relation avec son frère est elle aussi très bien foutue et est un gros plus dont le cliff final de la saison tend à d'avantage explorer, d'autant plus qu'il y a de quoi faire. On saluera les performances importantes et réussies de Gabriel Byrne ou Clive Standen qui s'en sortent très très et complètent un casting de grande qualité, qui à défaut d'être aussi vaste que celui d'un Game of Thrones, a le mérite d'être cohérent, intense et proposant des performances dignes d'une présence aux prochains Emmy.
A l'image de son générique sur
If I Had a Heart de Fever Ray,
Vikings est une grosse surprise qui, si elle ne convainc pas dès ses premiers épisodes, monte en puissance jusqu'à la réussite du huitième épisode. Le final, intense mais pas mémorable, transite de belle façon vers une saison 2 qui sera sans doute encore plus destructrice... et réussie. Après
Les Tudors, inégale mais sensuel,
The Borgias, au pilote bien réussi mais à la suite moins sur qui reposait en grande partie sur François Arnaud, et
Camelot, que je n'ai pas vu mais dont les piètres retours m'ont vite rebuté - Michael Hirst semble avoir trouvé
sa grande série. Car ce
Vikings n'est ni plus ni moins que l'une des trois meilleures nouveautés (avec
Hannibal et
House of Cards) de la saison 2012/2013. Rien que ça.
Tu m'as presque donné envie de laisser une seconde chance à la série ! Le pilote présentait une série assez chiante sans grande envergure, malgré un sujet véritablement passionnant. Mais si ça prend vraiment de l'ampleur par la suite, c'est sans hésité que je regarde la suite !
RépondreSupprimerA vrai dire y a pas de grosses batailles, mais une montée en puissance des relations entre personnages. J'ai suivi la série par curiosité parce que je sais que Hirst peut faire des trucs cool, et les deux/trois premiers épisodes étaient fades.
SupprimerMais comme tout les spectateurs, je suis resté sur le cul. L'épisode 8, j'arrête pas de le citer, mais il est grand - rien que le plan final, qui, en deux regards, livre une définition parfaite de la Religion, de ses principes, de son intérêt, de son influence.
Tu peux y aller les yeux fermés, même si ça n'a rien à voir avec GoT au final.
Effectivement, début plat mais qui monte en puissance (S01-08, du pur bonheur) et il me tarde la saison 3.....
RépondreSupprimerLa complexité, la curiosité du personnage de Ragnar m'a étonné et... charmé
L'ambiguïté du prêtre, les moeurs, ....
C'est agréable d'avoir une série sur un peuple que l'on connait peu
et enfin, une série qui n'est pas " criminelle " comme 99% des séries, (y'en a marre des experts !!! )