LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ REALISE PAR SAM RAIMI
AVEC JAMES FRANCO, MILA KUNIS, RACHEL WEISZ
FILM FANTASTIQUE AMERICAIN
Le Magicien d'Oz est un classique de la littérature et du cinéma à la fois - le film de Fleming est à voir au moins une fois dans sa vie (rien que pour Over the Rainbow). S'attaquer à un tel film en réalisant un préquelle-remake de l'original était donc un pari très risqué - mais à la réalisation Sam Raimi, auteur entre autres de la trilogie Spiderman et de la trilogie Evil Dead. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Oz version 2013 se rapproche bien plus du deuxième, dans son approche au trente-sixième degré d'une histoire qui pourrait paraître classique à la lecture du synopsis, pour Evil Dead celle de jeunes gens enfermés dans une maison perdue dans les bois avec des activités paranormales liées à une antique je-ne-sais-plus-quoi cachée dans la cave, et pour Oz, celle d'un magicien projeté dans un monde fantastique où il va affronter méchantes sorcières et sauver le peuple narnien - non c'est le développement de Raimi qui est fascinant.
Il est certain que Le Monde Fantastique d'Oz n'est pas exempt de défauts - Danny Elfman, compositeur du film, réalise pour le coup l'une de ses meilleures compositions (les musiques sont splendides et collent parfaitement aux scènes), le problème c'est qu'il en a collé partout et on tombe dans le piège de la musique non-stop dans un film... qui devient un peu épileptique à certains moments, mais passons. Ensuite y a un milieu du film (plutôt les deux tiers) qui redevient étrangement premier degré pendant quelques minutes et qui effraie un peu. Et enfin un film visuellement parfait mais parfois ayant des contrastes brusques de lumières qui font un peu mal aux pupilles.
Mais ça se limite là. Car il faut dire que Sam Raimi livre une véritable réussite - son Oz est très drôle (même si on le prend au premier degré en plus - si on le perçoit au trente-sixième il l'est encore plus, délirant de cynisme jusqu'au bout), bien plus futé qu'il n'y parait et a le mérite d'être plutôt cohérent sur sa morale, dont la comparaison entre la première partie en noir et blanc 4/3 (qui est en passant monstrueuse de beauté - les vingt premières minutes sont une perfection, tout comme le générique, orgasmique) et la deuxième en BurtonDisney-like 16/9 est bien troussée et a l'intérêt d'être assez claire pour ne pas perdre le pauvre public lambda qui ne remarquera peut-être pas le petit rictus de Sam Raimi tenant sa caméra.
On ne le répétera jamais assez et on est déjà près à contrer la vague de trolls qui diront "Oh mais l'histoire est merdique c'est du déjà-vu". Sauf que c'est un peu le but mes cocos, Oz ne se prend pas au sérieux, c'est du délire complet et ça se voit clairement dans les partis-pris visuels concernant la Méchante Sorcière de l'Ouest ou alors tout simplement le principe du monde de L. Frank Baum qui est un peu barré à l'origine - mélange étrange de technologie et de magie. Tout comme le personnage de James Franco - qui en passant est dans le film assez incroyable, je le voyais pas comme ça, et il prouve qu'il peut endosser à merveille n'importe quel rôle - qui est juste un énorme doigt d'honneur à tous les héros narniens qui sauvent le monde ne quête de rédemption. Ce qui intéresse Oz, c'est pas les honneurs, c'est le blé de la citadelle et la grandeur du statut de Roi. On cite rapidement une seconde fois le nom de Elfman qui signe une bande-originale mémorable mais malheureusement trop présente. Raimi, quand à lui, s'en sort très bien. De très beaux travellings, de beaux plans (certains sont en passant superbes même si c'est très virtuels - je pense à ce plan en "silhouette" lors de la scène du saut au-dessus des nuages qui est MAGNIFIQUE ou encore de la première partie du film en N&B) et un univers visuellement très impressionnant. Chapeau bas.
Le Monde Fantastique d'Oz est un bon film. Presque un très bon film mais ça nécessite peut-être un peu plus de recul. Une expérience à vivre en salles, sans aucun doute, peut-être même en 3D (même si je n'en ait pas profité elle avait l'air d'être bien utilisée - quand on remarque la présence d'une 3D en 2D c'est vraisemblablement qu'il y en a). Techniquement dans le haut du panier de la production actuelle, mais aussi adapté à un public très varié - si les fans de la première heure du Magicien d'Oz feront surement appel à l'Inquisition, les adultes et les gosses kifferont leur race, tandis que les cinéphiles et phages s'amuseront à remarquer les petits blagounettes que Raimi s'est amusé à placer un peu partout dans son merveilleux film qui, il faut le dire, a beau être amusant, fait aussi rêver. Sans aucun doute bien meilleur que le Alice de Burton auquel beaucoup l'ont comparé, et encore mieux - l'une des meilleures productions Disney de ces dernières années. Le deux est déjà en préparation, et si il est aussi bon que celui-là, ma place dans la salle est déjà réservée. La meilleure surprise de ce début d'année.
J'attendais de l'avoir vu avant de venir lire ta critique, c'est maintenant chose faite. Pour ma part ce fut une effroyable déception, et pire que ça, j'ai trouvé l'ensemble d'une médiocrité assez alarmante. Je me suis ennuyé ferme une fois la séquence d'intro et le générique passés, et j'avais qu'une hâte: La fin!
RépondreSupprimerje m'attendais pas à ce que ce soit aussi... Magique !
RépondreSupprimerCeux qui n'ont pas aimé, n'ont certainement plus leur ame d'enfant, j'ai trouvé ce film juste... dépaysant, magique, reveur, loin de la réalité si obscure.