SAISON 1 - NETFLIX
Créée par Beau Willimon & David Fincher
David Fincher et Kevin Spacey. Deux noms qui font frémir n'importe quel cinéphile - le premier est le réalisateur des meilleurs thriller des quinze dernières années (Seven, The Social Network, Zodiac, Fight Club) et le deuxième l'un des acteurs les plus talentueux de sa génération. Si Spacey avait été un acteur majeur des années 90 (Seven avec Fincher tiens, sans oublier Usual Suspects, American Beauty ou Minuit dans le jardin du bien et du mal), il avait eut tendance à se faire plus discret sur les écrans depuis dix ans en raison d'une "aventure théâtrale". Au casting récemment de Horrible Bosses et Magin Call, House of Cards pourrait bien lui permettre de revenir définitivement sur le devant de la scène.
L'initiative de Netflix est à la fois révolutionnaire et novatrice : étant un site de VOD, elle propose les 13 épisodes de son House of Cards dès le premier jour de sa sortie. J'avais l'occasion de les voir depuis un bout de temps, mais j'avais aussi la flemme de me lancer dedans. Par peur d'être déçu sans doute, en grand fan de Fincher et de Spacey, et en étant tout sauf amateur de fiction politique. Et c'est à ce moment qu'on peut faire une constatation plutôt fastueuse sur Fincher : ce mec, quoi qu'il touche, il le transforme en or. Faire un film sur Facebook ? Paf : The Social Network. Faire un film sur la vie d'un mec qui vieilli à l'envers ? Paf : Benjamin Button. Il a du génie et House of Cards le prouve une fois de plus.
Dès le premier épisode ça brille, et ça ne s'arrête pas malgré l'arc développé autour de Robin Wright qui est un peu plus léger que le reste. Sinon c'est excellent, sincèrement. Aucun défaut majeur, tout est écrit d'une main de maître et réalisé de manière cinématographique. Les acteurs sont bluffants et Spacey crève l'écran, sans oublier quelques révélations (Corey Stoll en Peter Russo, dont c'est l'un des premiers rôle majeur).
Addictif - on avait pas autant accroché à une série depuis Game of Thrones - et surtout profondément gravé dans son temps, House of Cards est une grande réussite. Avec l'intervention de ses protagonistes glacials (Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara) on aurait put penser que la série mette de côté les émotions - c'était sans compter sur les trois derniers épisodes, énormes et imposant encore plus la puissance de la série signée Fincher. Une oeuvre rare, qui entre ses intrigues politiques superbement écrites et son sens du dialogue et de la mise en scène imparables parvient à glisser une petite larme. On pense de même au personnage de Peter Russo, l'une des plus grandes créations de la série.
En à peine une saison, House of Cards se classe officieusement parmi les incontournables de la télévision moderne - pouvant sans peine rivaliser avec HBO, AMC ou Showtime alors que ses producteurs sont un site de VOD. Une grande réussite qui va surement faire une grosse moisson aux prochains Emmy. Techniquement parfait, scénaristiquement, avec des acteurs géniaux et, cerise sur le gâteau, addictif à tel point qu'on ne peut plus la lâcher de bout en bout. A saluer aussi l'énorme travail de Jeff Beal sur la bande-originale, l'une des meilleures jamais composées pour une série TV.
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