Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

lundi 11 février 2013

Psychose (1960)

PSYCHOSE (1960)
RÉALISÉ PAR ALFRED HITCHCOCK
AVEC ANTHONY PERKINS, JANET LEIGH, JOHN GAVIN

Mon amour pour le Maître du Suspense - l'homme derrière ce titre est bien sur Alfred Hitchcock - a souvent été assez limité. On peut bien sur être ébloui devant La Mort aux trousses ou Fenêtre sur cour mais personnellement, ces deux-là m'ont souvent laissé un peu las. Je n'ai pas vu Sueurs Froides ou Le Crime était presque parfait, deux autres de ses classiques, dont l'exhaustivité de la filmo d'Hitchcock dans mon esprit reste à compléter. Cependant Psychose fut un choc - et l'est encore aujourd'hui. Pour comprendre d'avantage l'ampleur de Psychose, mais aussi l'impact que possède le film dans le cinéma encore aujourd'hui (et bien plus que tous les autres films d'Hitchcock) - puisqu'il est évident que la révolution apporté par le film dans le 7ème art est de l'ampleur d'un Citizen Kane - il faut revenir à la création du film. Fin des années 50, beaucoup commencent à remettre en cause le statut de "Maître du Suspense" de Hitchcock. Il faut dire que ses films étaient bien accueillis mais pas acclamés (certains seront même cassés - ils avaient un peu le statut des blockbuster d'aujourd'hui - le bon vieux Alfred ne recevra d'ailleurs aucun Oscar durant toute sa carrière). Une génération montante commencera à beaucoup plaire, et il était temps pour Hitchcock de se renouveler. Réaliser quelque chose que personne n'avait jamais fait.
Un budget restreint et un jeu de chat et de souris avec la censure (La scène de la douche demanda une semaine de tournage - elle est aujourd'hui surement l'un des montages les plus impressionnant de l'histoire, si bien que beaucoup se demandèrent si ce n'était pas le monteur et non Hitchcock qui l'avait finalement réalisé. Un assassinat sous une douche sans montrer un seul sein.), des paris risqués au niveau du casting (le choix d'Anthony Perkins) et un film qui ne ressemble à rien de tout ce que l'on avait put voir avant.


Avec Psychose, Alfred Hitchcock réinvente le cinéma à suspense et le cinéma d'horreur. Plus de monstres, plus de sorcières ni de vampires - Psychose présente un tueur torturé, interprété par un Anthony Perkins absolument démentiel. Un film qui est aujourd'hui un pilier car il a créé tellement de codes, a implanté son statut de légende dans ces genres d'une façon telle que même le terme de référence reste petit. Psychose est la bible du genre - une oeuvre au scénario vertigineux (écrit par le jeune Joseph Stefano), à la mise en scène révolutionnaire et aux inventions impressionnantes - la musique de Bernard Herrmann, composé uniquement avec des cordes, sera elle aussi une source d'inspiration pour nombre de compositeurs (le thème principal et celui de la douche sont devenus des mythes). Le plus impressionnant dans tout ça c'est quand on voit le nombre de metteurs en scène qui tiennent ce film en haute estime - au point d'en faire une muse. Spielberg pour Les Dents de la Mer, Kubrick pour Shining, Carpenter pour La Nuit des Masques, De Palma pour Pulsions et Blow Out ou encore Van Sant pour son remake Psycho qui reprend plan par plan l'original - un exercice de style dont il serait idiot de se priver.
On pourrait bien sur débattre pendant des heures sur la signification du film - sur la profondeur de son scénario et du personnage de Norman Bates, de la relation avec sa mère. Mais ce n'est pas vraiment le sujet - évidemment, je pense que certaines personnes qui lieront cet article n'auront pas vu le film d'Hitchcock, et on ne pourra que leur conseiller d'aller faire leur propre analyse en allant voir le film, trouvable assez facilement de par son statut de mythe du cinéma. Le plus intéressant, comme le paragraphe précédent le montre, c'est l'importance de Psychose. Non pas seulement dans le genre qu'il propose, mais dans le cinéma en général. Orson Welles, avec Citizen Kane, a créé la mise en scène moderne. C'est un peu la même chose qu'Hitchcock a fait avec son Psychose.


Il est bien sur un peu difficile de juger cette influence - quelques interviews ou hommage camouflés permettent de ranger quelques metteurs en scènes dans les idoles d'Hitchcock (on les a cité plus haut), de là à mesurer la référence que le film impose dans l'amplitude qu'il a pris avec le temps c'est beaucoup plus dur - si on part dans cette optique on va commencer à voir du Psychose partout, puisque chaque plan aura un petit air hitchcockien dans n'importe quel film d'horreur, qu'il possède un gros ou un petit budget. On est ici face à plus qu'une oeuvre d'art, un monument. De telle manière qu'Anthony Perkins, fabuleux en Norman Bates, ne trouvera plus de travail après le film, alors que son pré-Psycho l'offrait à une fructueuse carrière. C'est le rôle de sa vie dans presque tous les sens du terme : le seul dont on se souvient et sans aucun doute son meilleur.
Bien sur, l'importance du film peut se retrouver autant chez le cinéphile que chez le cinéaste. On est face à l'un des chefs d'oeuvre du cinéma. Le plus étonnant - et compréhensible car c'est souvent comme ça - c'est que le film d'Hitchcock a été boudé par la critique. Qualifié d'affreux ou d'agaçant, ce sera néanmoins un succès et le film obtiendra un statut exponentielle qualitativement au fil du temps. Aujourd'hui il en est ce qu'il en est - et on ne présente plus ce statut (ou comment réduire à néant l'intérêt de cette chronique).


Monumental, magistral sur tous les plans - technique, d’interprétation ou scénaristique. Une claque rare qui reste en mémoire. Un intouchable parmi les intouchables, à la fois le meilleur Hitchcock et l'un des plus grand film d'horreur que le cinéma ait jamais osé créer. On ne s'en lasse pas, on ne s'en lassera jamais. A voir, à revoir à déguster - les ignorants diront qu'il a vieilli, les autres ne gâcheront pas leur plaisir devant ce colosse qui, plus d'un demi-siècle après sa sortie, n'a pas pris une seule ride.

3 commentaires:

  1. Pour moi Psychose est de loin le meilleur film d'Hitchcock, et le seul de sa filmo que j'ai vraiment apprécié, avec L'Inconnu du Nord Express. Par contre j'aimerai rectifier quelque chose que tu as écrit, Vertigo et Sueurs Froides sont le même film ^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oulala ! Ça m'apprendra à écrire mes critiques à minuit trente !

      Supprimer
    2. Haha c'est pas grave, ça arrive même aux meilleurs, la preuve! :P

      Supprimer