Réalisé par Mamoru Hosoda
Avec Aoi Miyazaki, Takao Osawa, Amon Kabe
Film d'animation japonais
Quand j’ai entendu qu’Hosoda préparait un nouveau film, je m’attendais à de la SF mixée de fantasy comme pour ses deux précédents films : le chef d’œuvre La Traversée du Temps et l’excellent Summer Wars. Mais bizarrement, Les Enfants Loups, à l’image du cinéma de Takahata en comparaison de celui de Miyazaki, est très différent sur le fond de ces deux films, alors que dans la forme, il est évident qu’il s’agit d’Hosoda.
Le début du film est pourtant un peu froid - cette histoire d’amour teintée d’un doublage VF un peu agaçant, dans un cadre pas extraordinaire et une histoire qui semblait cousue de fil blanc. C’est passé le premier quart d’heure que Les Enfants Loups devient intéressant. Profond, parfois drôle mais surtout superbement intelligent et brillant dans sa vision de cette mère débordée et de l’évolution psychologique des deux enfants - tout est excellent même si les éclats de génie de La Traversée du Temps se retrouve moins ici.
La bande-originale qui ne vaut véritablement pas du Hisaishi gâche elle aussi légèrement le plaisir auditif, mais on reste devant le plus grand prétendant à ce jour au siège de Monsieur Hayao Miyazaki : Hosoda, à force de perles qui, sans recycler le thème écologique, va plus loin dans le développement interne de ses personnages, est bien parti pour devenir un géant - si il ne l’est déjà pas.
On est moins dithyrambique que pour le premier film d’Hosoda, mais Les Enfants Loups reste une réussite. Si il n’est pas parfait, et qu’on sent que le film ultime du réalisateur arrive à grand pas, sa vision de l’enfance et surtout sa revisite de mythes qui semblaient déjà usés font de Ame et Yuki l’un des meilleurs films de l’année.
L’animation magnifique et l’histoire aux facettes plus nombreuses qu’il n’y parait font de ce conte l’un de ces anime que seuls les japonais savent faire. Car malgré les réussites que sont Frankenweenie aux Etats-Unis, ou encore Le Jour des Corneille dans l’hexagone, on est sous force de constater que les seuls au monde à avoir garder l’âme de l’animation au sens propre, ce sont les nippons, qui à force de réussites, ferait presque passer leurs dessins-animés pour un genre à part tant la perfection se répète de film en film. L’une des meilleures séances de l’année.
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