Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

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Les Misérables

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The Irishman

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samedi 15 décembre 2012

Le Hobbit - Un Voyage Innatendu

Réalisé par Peter Jackson
Avec Martin Freeman, Sir Ian McKellen, Richard Armitage
Film fantastique americano-neo-zélandais

Résumé :
Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…
Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore…

L’univers de Tolkien est aussi vaste que la Terre du Milieu, mais bizarrement il n’y a que très peu d’œuvres romanesques basées sur cet univers : Bilbo le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux, Le Silmarillion, et quelques autres textes complétés par Tolkien fils. Si Le Seigneur des Anneaux avait sublimé nos écrans par son épique et sa complexité, il était évident que le non-moins bon mais bien plus enfantin Bilbo le Hobbit se verrait un jour adapter sur grand écran. Lorsque Peter Jackson a annoncé qu’il allait réaliser trois films sur le bouquin d’un peu plus de deux cents pages (soit environ dix fois moins gros que l’ensemble de la trilogie du Seigneur des Anneaux), les doutes ont commencé à se manifester. Après des premiers retours mitigés, Le Hobbit sort enfin en salles.


Il est bien évident que Le Hobbit n’a entre rien et rien à voir avec la trilogie du Seigneur des Anneaux. Bien sur c’est le même univers - et comparé aux autres bouquins c’est sans doute celui qui se rapproche le plus de l’œuvre majeure de Tolkien, si bien qu’il prend parfois des formes de brouillon du SDA - mais Le Hobbit est bien plus enfantin - sans pour autant être gnian-gnian. Simplement que Le Hobbit se rapproche bien plus de l’univers d’un C.S. Lewis que du Tolkien que la plupart connaissent pour la trilogie de Peter Jackson. Moins complexe, et surtout moins épique, Le Hobbit n’en est pas moins bon. Il est ainsi évident que si le bouquin était lui bien plus fascinant que sa suite basée sur Frodo, le film laissera sans doute une trace moins profonde que celle de la première trilogie - quoique qui sait.
On regrettera que Peter Jackson ait un peu vendu son âme d’auteur et ait rendu nombres de décors complètement virtuels, alors qu’ils étaient dans le SDA bien plus souvent naturels. Un changement radical qui coupe littéralement, notamment dans la scène d’ouverture et dans le dernier quart du film. Ce n’est pas moche, loin de là, il faut même dire que visuellement, Le Hobbit atteint une sorte de perfection - on a jamais vu aussi beau et aussi bien filmé que ceci, et on voit les progrès impressionnant à ce niveau là fait sur les décors en comparaison d’un Avatar ou d’un Tron, ou sur la conception de personnages avec un Gollum sublime, qui surpasse à la fois le César de La Planète des Singes et le Clu de Tron. Oui, visuellement, tout est irréprochable, et si le virtuel fait que ça manque un peu de charme parfois ça n’en reste pas moins une claque, d’autant que Jackson a prit la main depuis et Le Hobbit est bien mieux mis en scène que le SDA.


Le casting est globalement impeccable : Martin Freeman incarne un Bilbo bien plus attachant que le Frodo d’Elijah Wood, Ian McKellen est toujours un aussi grand Gandalf, sans oublier Hugo Weaving ou Richard Armitage qui complètent le casting avec un grande classe - on regrettera peut-être le caméo pas très utile d’Elijah Wood. Enfin bref, si les détracteurs veulent trouver sur quoi cracher, ce ne sera pas chez les acteurs - pour apporter un point de vu d’avantage subjectif, il est évident qu’une personne n’ayant pas lut le livre et ne sachant pas à quoi s’attendre sera forcément déçu si elle désirait un nouveau Seigneur des Anneaux. Le Hobbit n’a rien à voir avec sa "suite" et c’est tant mieux - Jackson a préféré réaliser une œuvre fidèle qu’un produit formaté inutilement complexe, et pour ceci on le respecte.
La partition d’Howard Shore est toujours aussi bonne - reprenant à la fois les thèmes qu’il avait composé dix ans plus tôt et en créant de nouveaux, en premier lieu le sublime Misty Mountains Cold qui sert à la fois de chant nain, de générique et de thème principal du film. La scène où les nains le chante chez Bilbo est d’une profonde intensité - et ce n’est pas la seule du film. On relèvera aussi la magnifique adaptation de la confrontation Bilbo-Gollum qui rivalise avec celle du livre. Intense, passionnante et à l’ambiance terrifiante. Une réussite.


Bien sur Le Hobbit a des défauts : les 2h45 auraient put être réduites de vingt minutes, mais on va pas se plaindre - aussi, à l’image de La Communauté de l’Anneau, la dose d’épique du film est reléguée aux suites, de même que les évènements importants (Smaug, Bataille des Cinq Armées) - mais la scène quasi-finale avec Gollum les vaut bien et finalement le film se révèle bien plus équilibré qu’il n’y parait. Il est évident que tous les non-lecteurs qui s’attendaient à un SDA-bis seront grandement déçus, et que ceci va grandement ternir l’image du film qui sera sans doute cassé par beaucoup et pendant longtemps - on ne pourrait que les conseiller d’avoir lut le bouquin avant d’y aller. Car Le Hobbit est un conte, une histoire qu’on se raconte au coin du feu, le(s) film(s) qui manquai(en)t sur La Terre du Milieu puisqu’il y apporte une dose de magie complètement absente du SDA - et on sait tous très bien que l’œuvre de Tolkien ne se limite pas à une quête tragique et complexe. Quoi qu’il en soit, si on est pas non plus devant le film de l’année, on est devant une réussite incontestable qui fait honneur à Tolkien et qu’on renverra avec grand plaisir en attendant la Partie 2 et la Partie 3 prévus dans un an et un an et demi. Pendant ce temps, j’ai presque envie de relire Dans un trou vivait un hobbit… en souvenir du bon vieux temps.

MAJ du 11/12/13 (après deux revisionnages) : 

1 commentaires:

  1. Excellente critique, d'autant plus que je suis entièrement d'accord avec toi en tout point, y compris le note !

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