Réalisé par James Watkins
Avec Daniel Radcliffe, Ciarán Hinds, Janet McTeer
Film d'angoisse anglais (2012)
Résumé :
Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars…
Pour beaucoup de personnes, la Hammer est disparu en même temps que
La Femme disparaît en 1979 au titre très approprié pour la situation. Tentant de se sauver par le biais de séries au succès médiocre, ou de relances avortés, elle est rachetée en 2007, et produit en 2008 la web-série
Beyond the Rave. Sort en 2010 le très réussi remake américain de
Morse, nommé
Laisse-moi entrer et réalisé par Matt Reeves, puis enchaîne avec
Le Locataire et
Wake Wood.
La Dame en Noir est donc le quatrième long-métrage de la nouvelle Hammer, mais c'est le premier à revenir aux « vrais » films de la Hammer : de l'horreur gothique, glauque, sans aucune goûte de sang, mais terriblement flippante.
Si James Watkins avait déjà surpris son monde il y a quelques années avec
Eden Lake, c'est réellement avec
La Dame en Noir qu'il confirme son talent : car entre des
Paranormal Activity à la limite de la télé-réalité mal filmée, des
Saw à n'en plus finir et des
Scream hilarants, l'épouvante moderne n'avait sans doute pas fait frémir un chat depuis...
Le Projet Blair Witch et son retour aux peurs fondamentales. Watkins regorge de bonnes idées et le fait savoir : tant sur le plan d'une mise en scène très réussie que de son véritable sens de l'angoisse - il est à suivre.
Mais la véritable révélation de
La Dame en Noir, c'est sans aucun doute Daniel Radcliffe. « Prisonnier » de la saga
Harry Potter pendant 10 ans, malgré quelques écarts plus ou moins réussis (
December Boys,
My Boy Jack), il était donné comme le grand perdant de la saga puisque les mauvaises langues donnaient Rupert Grint (qui s'est spécialisé dans la comédie anglaise avec
Wild Target ou
Cherrybomb), Tom Felton (récemment vu dans
La Planète des singes : les origines) ou Emma Watson (
My Week With Marilyn ou encore le prochain film de Sofia Coppola ou Guillermo Del Toro), un avenir bien plus rempli que Radcliffe, que beaucoup jugeaient comme un acteur plat et prisonnier, à l'image de Mark Hamill, de son rôle.
Mais c'était bien mentir car Radcliffe joue très bien. Ce premier rôle post-Harry Potter - en attendant le rôle principal de la réadaptation par Mimi Leder de A l'Ouest, rien de nouveau - est donc une réussite totale puisque Daniel Radcliffe entre des seconds rôles très réussis (Ciarán Hinds notamment, qui après ses jeux médiocres dans John Carter et Ghost Rider 2 confirme son talent qu'on lui connaissait de There Will Be Blood) tire son épingle du jeu en réussissant, par le jeu de regards et d'expressions excellentes à faire du film une véritable perle du cinéma d'horreur.
Car si il faut bien retenir quelque chose de La Dame en Noir c'est bien que c'est sans aucun doute le premier film d'horreur depuis bien longtemps à faire peur. Il prend aux tripes littéralement avec des scènes d'une grande intensité (celle de la découverte de la maison, la nuit dans celle-ci, cependant moins flippante) et une jeu des décors et des plans grandiose.
Si le film perd de son intensité à certains moments et peut tirer en longueur quelques fois, notamment vers la fin, La Dame en Noir reste une claque d'une grande ampleur menée par un Daniel Radcliffe très prometteur et qui confirme un jeu d'acteur qu'on ne lui connaissait pas. La Hammer est de retour. Et avec classe.
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