Hanna, film d'espionnage à ambiance très particulière et à scénario unique en son genre réalisé par le metteur en scène... d'Orgueils et Préjugés. Très bien interprété (Saoirse Ronan est vraiment de plus en plus prometteuse, Eric Bana et Cate Blanchett défende superbement le film), et d'une mise en scène sans pareil et déroutante, des décors somptueux et une ambiance est-allemande étrange. Un petit coup de cœur et une perle du septième art qui a été boudée par le public français. Un film qui m'a beaucoup plus, et dont mon opinion n'a pas bougée d'un poil : gage de qualité, à voir. A noter une scène final qui rentrera dans les annales.
J'ai honte de le dire, mais je n'avais jamais vu avant Detective Dee, aucun film du maître hong-kongais Tsui Hark. Et oua, belle petite claque : des décors somptueux, de superbes costumes, un parti pris visuel très poétique et de très bons acteurs, le tout sous une mise en scène qui privilégie une intrigue pas si surprenante mais terriblement fun à des combats qui n'en restent pas moins épiques. Detective Dee est un très bon film qui laisse d'excellents souvenirs, grâce à des plans, des scènes et des personnages marquants. Un excellent film qui fait pour une fois, réellement honneur au cinéma d'action asiatique. A découvrir en vitesse pour les fans incontestés du genre, c'est un immanquable.
Après un premier volet sympathique, deux suites médiocres et une séquelle en-deçà du navet, la saga X-Men fait son comeback sous la caméra du très talentueux Matthew Vaughn. Volet intelligent, avec de l'action parfaitement dosée et d'excellents acteurs, une ambiance sixties et nostalgique plus qu'assumée, X-Men - First Class se révèle, en plus d'être le meilleur volet de la saga, la meilleure adaptation Marvel ayant été réalisée. Un indispensable du film de superhéros, et un Magneto et un Professeur X superbement charismatiques. On en demande une suite, voir plusieurs, d'autant qu'elles sont déjà annoncés. En espérant qu'elles soient au niveau de ce très bon volet.
J'avais été déçu sur le coup par The Way Back, car je m'attendais à mieux de la part de Peter Weir qui m'avait habitué à de grandes émotions (Le Cercle des Poètes Disparus, The Truman Show) ou des films d'aventure épiques (Master & Commander), mais je l'ai revu depuis, et j'ai vraiment aimé : le film n'est ni épique, ni touchant, car il y a un manque réel d'émotion, mais qu'est-ce que c'est envoutant ! De superbes paysages, des scènes marquantes, le tout donnant un road movie de grande qualité et qui va bien plus marquer les esprits qu'on pourrait le croire. Le film méritait pourtant énormément l'Oscar des meilleurs maquillages, où il s'est simplement contenté d'une nomination.
Je ne m'attendais pas à grand chose de la part d'Ironclad (Le Sang des Templiers) et il faut dire que la surprise a été grande quand j'ai remarqué que j'avais littéralement adoré ce film. Loin d'être parfait, loin d'être exempt de défauts, loin d'être historique, le film prends cependant un côté réaliste et barbare qui en ravira plus d'un : aucune pitié pour aucun personnage. On sent une certaine inspiration de Game Of Thrones (la scène de la condamnation à mort), mais le film évite le fait de se rapprocher d'autres œuvres et cette histoire de siège perdu d'avance finit par nous prendre à son jeu, et Ironclad restera au final un très bon film, loin d'être marquant, mais un très bon film.
Le cinéma d'Almodóvar m'a toujours intrigué, et il faut dire que j'aime un de ses films sur deux. C'est donc sans trop savoir de quoi parle La Piel Que Habito que j'ai été le voir. Très glauque, surprenant jusqu'à la fin (surtout quand on ne sait rien du film), très intelligent et avec un casting royal. Le cinéaste espagnol garde un talent fou et on le remarque avec ce film qui fait surement parti de ses plus grandes réussites. Une fin pesante, et un film qui n'a pas fini de marquer des esprits. Un long-métrage à découvrir au plus vite pour les fans du réalisateur et les curieux. Mais attention : ne rien savoir du film avant d'aller le voir, pour garder la serveur des surprises jusqu'à la fin.
Snyder s'est inspiré des jeux-vidéos pour son film, mais pas seulement : on y voit des références steampunk, cinématographique, et avant toute chose, geek. Après des tonnes de films pseudo-geek qui sortent tous les ans, Sucker Punch en devient vraiment un : mais là n'est pas la seule force du long-métrage. Là où beaucoup ont vu un film bourrin sans morale à la 300, on trouve dans Sucker Punch plusieurs messages sous-jacents : la schizophrénie, la paranoïa, le rêve, l'évasion, les amis imaginaires ou encore la recherche de liberté, le tout avec une bande-originale du tonnerre et une excellente Emily Browning.
Beaucoup ont été déçus par Tron: Legacy, mais moi, tant musicalement que visuellement, j'ai été bluffé par un film qui souffre d'un scénario trop vide et d'acteurs peu crédibles. Mais je n'aurait put dire que le film était mauvais, tant la musique des Daft Punk, l'univers visuel qui frôle la perfection, la mise en scène de Kosinski et la 3D pour une fois réussie m'ont fait aimé un film. Je comprends qu'on puisse ne pas aimé, mais moi j'ai vraiment adoré, ce qui en fait pour moi l'un des meilleurs films de Science-Fiction de 2011. Une honte qu'il est été snobé par l'Académie pour la musique et les effets spéciaux, qu'il méritait tous les deux.
Avec ce nom de réalisateur, Black Death passe pour un énième film d'horreur avec pour seule originalité de se dérouler durant la Grande Peste. Mais non, il n'en est rien. Oppressant et Intelligent, Black Death n'est même pas sorti en salle en France, boudé une nouvelle fois par les distributeurs. Il en reste un grand film, trop méconnu pour avoir un réel succès, mais une grosse claque dans cinématographique que dans l'interprétation des personnages, parfaite, notamment avec un Sean Bean qui s'améliore de films en films (juste ensuite sortait Game Of Thrones). Christopher Smith est donc un être à part: l'un des seuls réalisateur à s'améliorer de films en films.
Le film de Carpenter est un indétrônable. Ce que The Thing version 2011 ne fait pas mais arrive à créer une séquelle très différente de l'original, tout en gardant une qualité certaine. Les nombreuses références faites à l'aîné sont plus qu'appréciables, comme ci Carpenter lui même avait écris quelques passages avant de faire son film. Relativement terrifiant (de plus en plus rare avec l'horreur moderne) et assez bien réalisé, on a affaire à un film mineur mais qui reste un gros coup de nostalgie. Un hommage au film de 1983 très bien foutu.
Considéré comme l'un des favoris pour les prochains Oscars, Le Stratège est un film surprenant qui n'est sans rappelé le The Damned United de Tom Hooper. Là où la plupart des films sur le milieu sportif montrent une fin heureuse, une victoire exceptionnelle et restent donc d'une banalité affligeante, le film de Miller prend un parti pris pessimiste et presque engagé contre le sport comme il existe aujourd'hui : l'argent, l'argent, l'argent et enfin les résultats sportifs. Sur ce point, le film reste donc superbement malin, le tout très bien interprété par un Brad Pitt qui progresse toujours et encore, ainsi qu'un Jonah Hill surprenant de réalisme.
Spielberg est, depuis la sortie des Aventuriers de l'Arche Perdue, un grand fan de Tintin. Ayant voulu adapter le héros belge a de nombreuses reprises, c'est trente ans après l'achat des droits que sort enfin le tant attendu film. Alors qu'aux États-Unis, le film sort en ce moment même entre un Ethan Hunt et un Sherlock Holmes et souffre donc d'un succès très maigre, il a eut il y a quelques mois un gros buzz en France, devenant ainsi l'un des succès de l'année en Europe. Une animation sublime (l'image est magnifique, le réalisme est implacable, la fidélité à Hergé est étonnante), une histoire qui apporte son lot de bonnes idées par rapport à la BD d'origine, un John Williams au sommet de son art et surtout, un grand moment Spielbergien. Tintin est le vrai Indiana Jones 4.
Steven Soderbergh livre avec Contagion l'un des rares films montrant une épidémie planétaire... ne transformant pas les contaminés en zombies. Un gros plus qui nous délivre un film affreusement viscéral, terriblement futé, et d'un réalisme oppressant. Si certains acteurs sont plutôt bons mais la plupart inutiles malgré le casting cinq étoiles, Contagion se révèle l'une des grosses surprises de cette année 2011, avec un film en dehors des normes hollywoodiennes et qui a malheureusement souffert, comme pour Che du même réalisateur, d'une publicité mensongère qui le faisait passer pour une genre de séquelle à Je suis une légende. Un excellent film, surtout dans des temps où la Grippe A a fait frissonner le monde il y a maintenant deux ans.
Fighter, en plus de livrer surement le rôle de sa vie à Mark Wahlberg et un grand rôle à Christian Bale, est surtout un film sur la boxe, proche de Rocky, certes, mais qui a le mérite de se faire cinématographiquement différent: l'histoire est sur le papier la même, un faire-valoir qui va réussir à devenir champion du monde, mais là où le film devient intéressant, c'est dans la vie privée du boxeur, superbement dépeinte, et qui nous rappelle un peu l'Amérique "sale" des années 80 de The Wrestler. Histoires de familles complexes, histoires d'amour impossible, caché par l'image de son frère. Fighter rempile un message fort sur les liens familiaux, malgré que le film de Russell ne soit pas totalement exempt de défauts.
Alors qu'Avatar ou encore Tintin rivalisent de révolution visuelles en nous donnant des films en 3D, images de synthèses et autres, le tout sur fond d'explosions et de mitraillettes, il était inconcevable qu'un film en noir et blanc, muet, sorte aujourd'hui. Et c'est pourtant ce qu'Hazanavicius, metteur en scène des deux OSS 117. Parti pris réussi, le film est un merveilleux hommage à un cinéma perdu aujourd'hui, celui de l'art du silence et où la gestuelle de l'acteur vaut tout. Un scénario certes peu complexe, mais incroyablement fort, un Jean Dujardin hors du commun, une Bérénice Bejo génial et une mise en scène de génie, Hazanavicius est surement le favori pour l'Oscar du meilleur film avec cet éloge au cinéma américain des années 20 et aux Chaplin éternels. Inoubliable.
Après un séjour en prison et un The Ghost Writer excellent, Polanski revient au cinéma avec un Carnage étonnant: adapté d'une pièce de théâtre à succès, le film se révèle une sorte de "théâtre filmé" ; des plans magnifiques, des acteurs au meilleur de leur forme (Christopher Waltz décroche un rôle presque aussi bon que dans Inglourious Basterds), le tout commence lentement mais après vingt minutes, se révèle incroyablement drôle, découlant une satyre de la société irrésistible, sous la caméra d'un Polanski des plus inspirés qui livre ici ce qui est sans doute la comédie de l'année, et l'une des meilleurs depuis une décennie. Noir, intelligent, brillant.
Le premier Scream était brillant et culte, le second très bon, le troisième décevant mais gardait toujours une certaine qualité par rapport à beaucoup de slasher. Lorsque Craven annonce une suite inattendue après tant d'absence et de déroute pour le maître de l'horreur, on ne sait pas quoi penser. Et il fallait voir positif, car en plus de réaliser le meilleur film d'épouvante de l'année, Craven égale le premier épisode tout en gardant son mordant, en se parodiant lui même et en se moquant des suites interminables de films d'horreur culte qu'on voit aujourd'hui. Stressant, surprenant, Scream 4 reste terriblement drôle et regorge d'idées plus folles et plus ingénieuses les unes que les autres.
Les Coen sont des génies, et quand ils se mettent au western à l'ancienne, ça déménage. Remake d'un des derniers John Wayne, pour lequel il a d'ailleurs reçu un Oscar, plus pour la carrière pour que sa prestation pour un film un peu mou, réadaptation d'un roman de très bonne qualité, True Grit réunit un excellent Jeff Bridges, qui décroche l'un de ses meilleurs rôles, un Matt Damon surprenant, un Josh Brolin plutôt bon et une Steinfeld révélée dans un film qui, on l'espère, fera démarrer une carrière s'annonce prometteuse. Une mise en scène incroyable pour soutenir un film tant cynique qu'épique, l'un des Coen les plus grand public mais aussi les mieux terminé. A voir sans plus attendre, pour tout fan de western qui se respecte, car True Grit est le meilleur western depuis près de quarante ans.
Difficile de ne pas rester de marbre devant le dernier volet d'une saga qui nous aura apporter tant de magie pendant dix ans. Même si la saga Harry Potter a eut des hauts (le troisième) et des bas (le cinquième), il faut bien admettre que cette seconde partie de l'adaptation du septième tome reste d'une qualité énorme: bien plus adulte, épique, plein d'émotions et de révélations (même si en lecteur du livre, je connaissais déjà le fin mot), une superbe clôture dotée de très bons acteurs dont certains se révèlent enfin (Radcliffe est excellent, devant Gambon on croirait revoir Harris durant la scène de King's Cross). Bref, même si ce dernier volet n'est pas le meilleur avec le recul, il reste un grand moment de cinéma, à ne louper sous aucun prétexte si on a aimé le reste de la saga.
Oppressant, intelligent, et avec un final de folie qui a marqué mon esprit de cinéphile à jamais, Melancholia est un chef d’œuvre, mais à voir seulement sur grand écran. Ultra-dérangeant, avec une Dunst qui change de son rôle de Spider-Man, on a affaire à un film sur la dépression, et qui nous la fait ressentir. On frissonne au final, on ne sent plus ses jambes, un grand moment de cinéma, unique en son genre, et dont la beauté graphique nous sublime. Un film qu'on ne peut aimer pour les bons sentiments qu'il nous a fait ressentir, car il n'y en a aucun, mais les qualités cinématographiques y sont indéniables, et on est juste subjugué ici par le talent de Lars Van Trier qui montre ici avec une telle force la dépression qu'on pourrait le devenir.