Mon Top 30 des films de 2019

Mon Top 30 des films de 2019

Fin d'une année, fin d'une décennie. Retour en images, en textes, en sensations et en émotions sur la cuvée cinéma 2019. D'Hamaguchi à Eggers, en passant par Gray et Llinas. Lire plus

Les Misérables

Les Misérables

Vrai-faux La Haine 2019, ce film de son époque est aussi un essai éminement philosophique sur un sujet sociétal majeur : le pouvoir d'une image et ses conséquences. Lire plus

The Irishman

The Irishman

Des gangsters, De Niro, Pesci, Pacino, une durée gargantuesque et un budget encore plus énorme : The Irishman avait des airs de film ultime pour Scorsese - où est-il justement un peu plus que ça ? Lire plus

The Lighthouse

The Lighthouse

Tour de force technique avant tout, The Lighthouse avait sû générer de forces attentes : le buzz passé, le résultat vaut-il un peu plus que le tour de passe-passe égocentrique ? Lire Plus

samedi 24 septembre 2011

Inside Job

La Crise de 2008 est la plus dramatique et la plus couteuse des crises économiques de l'histoire de l''humanité. Même si la crise de 1929 avait eut un impact sur la population plus conséquent, celle-ci ne les a pas épargner, et l'arrivée d'un documentaire entre nombres de films s'en inspirant aussi (In the Air, Wall Street 2, The Company Men) était une très bonne idée. Inside Job inspecte les causes (remontant jusqu'à Reagan), les faits et les conséquences, en restant tout le temps subjectif. Suite d'interview additionné d'images d'archives et de schémas expliquant les statistiques et les faits de cette crise. Très intelligemment tourné (la bande-originale donne un côté satyrique au film), bénéficiant de recherches incroyable, Inside Job ne fascinera peut-être pas tout le monde (comme l'avait fait L'Odyssée de l'espèce) mais fascinera les passionnés d'économie. Un apport culturel certain en temps de crise. Pour essayer d'apprendre de nos erreurs. Il faut par contre faire attention à ne pas perdre le fil car c'est difficile à reprendre par la suite. L'Oscar du Meilleur Film Documentaire est mérité.


Réalisé par Charles H. Ferguson. Narré par Matt Damon. USA 2010. 120 minutes.

dimanche 18 septembre 2011

Mad Max

Révélant Mel Gibson au grand public, Mad Max c'est en quelques sorte le film  qui a créé le genre post-apocalyptique au cinéma... mais malgré ses allures très visibles de film d'anticipation, Mad Max c'est un film à part, incalculable, jamais réédité, unique en son genre et très spécial. Car Mad Max c'est une suite de violence gratuite, souffrances, courses-poursuites en motos et voitures multicolores, des méchants pas gentils, et des gentils qui ne le sont pas non plus. Une histoire de vengeance, amenée très tard dans le film. Car quoi qu'on en dise, on ne fera jamais la même chose que Mad Max tant le film est unique. Après, reste la question d'apprécier ou pas. La violence gratuite et les explosions à foison sans réelle histoire en toile de fond ça lasse très vite, et moi ça m'a lassé. C'est limite chiant, limite con, mais la mise en scène est géniale et sauve le film. Mel Gibson se révèle assez sobre, pas nul, mais pas très bon non plus. Le monde présenté est peu attrayant et se révèle peu différent de celui d'aujourd'hui, on finit d'ailleurs par croire que dans ce monde là il y n'y a que des flics et des motards tant le reste de ce monde est mis de côté. On sent aussi que le film a du être haché au montage de scènes trop hard, on le remarque à cause de personnages même pas amenés, pas présentés, et de références qui passe dans le vide. Mais ce qui m'a le plus bluffé, ça reste la sublimissime affiche déssinnée, superbe, belle et représentative du film. En tout cas, malgré des qualités, et malgré ses défauts Mad Max reste un film culte, voir même mythique, ayant marqué le cinéma de son empreinte de violence à jamais. A noter que le film a mis trois ans à sortir en France, faute à la censure.


Réalisé par George Miller. Avec Avec Mel Gibson, Joanne Samuel, Hugh Keays-Byrne. Australie 1982. 85 minutes.

mercredi 14 septembre 2011

Scary Movie

Quatre ans après l'échec cuisant de Spoof Movie, et presque en même temps que Scary Scream Movie, sortait Scary Movie en 2000, lançant la mode des "movie" dont l'utilité et la qualité reste des mystères pour nous pauvres terriens. Autant dire tout de suite que c'est de la merde. Le gros problème de Scary Movie, c'est que c'est une parodie qui... parodie une parodie. Attention! Pas n'importe quelle parodie puisqu'il s'agit de Scream, se moquant ironiquement de lui même avec plein de second degré, ce qui l'a fait devenir l'une des plus belles réussites du cinéma de genre jamais réalisée. Enfin bref, c'est exactement (mot pour mot!) la même histoire que Scream sauf qu'ils y ajoutent des blagues lourdes, des gags sexuels qui font pitié et des personnages à la con : Un soir, Drew Becker recoit un appel anonyme d'un maniaque. Traquée dans sa maison, puis dans son jardin, elle finit par se faire tuer. Sa mort plonge ses camarades de lycée en plein cauchemar, d'autant qu'ils doivent désormais faire face à un tueur en série, caché parmi eux. Flairant le scoop, la journaliste Gail Hailstorn débarque en ville, bien décidée à harceler Cindy Campbell et ses amis à propos de cette histoire.... Enfin bref, c'est un navet immonde dont le cinéma aurait put aussi bien se passer quand on sait toutes les parodies encore plus merdiques qu'a créé le film. La parodie qui devient elle même source de moqueries, douce ironie. Mais passons. Et vous aussi : Passez votre chemin.


Réalisé par Keenen Ivory Wayans. Avec  Anna Faris, Shawn Wayans, Marlon Wayans. USA 2000. 84 minutes.

Michael Clayton

Sorti en 2007 et présenté aux Oscars face à des bombes comme No Country for old men et There Will Be Blood (il y avait aussi L'Assassinat de Jesse James, finalement seulement présenté pour le rôle de Casey Affleck, lachement volé par notre ami Javier Bardem, Michael Clayton est l'un de ces films dont les Oscars et ses nominations (7, ce qui n'est pas rien) ont été grandement remises en question. Avocat dans l'un des plus grands cabinets juridiques de New York, Michael Clayton arrange discrètement et par tous les moyens les affaires embarrassantes de ses clients. On lui confie le dossier douteux d'une puissante firme agrochimique. Lorsqu'il découvre que cette multinationale sans scrupules est prête à faire des millions de victimes pour s'enrichir, il ne peut plus échapper au choix qui s'impose à lui : étouffer la vérité ou la faire éclater, au péril de sa vie... Ce qui saute franchement aux yeux dans Clayton c'est les multiples longueurs. C'est très lent, long, ennuyeux, et pourtant ça doit être vachement intéressant. Tony Gilroy, d'habitude scénariste reconnu (les Jason Bourne ou Armageddon) écrit un scénario hors du commun (et original, assez rare pour le noter) mais nous livre une réalisation trop plate et trop longue pour qu'elle captive vraiment. D'ailleurs, on l'aurait bien vu scénariste mais mis un Oliver Stone ou un Soderberg à la réalisation. Niveau acteurs, là c'est excellent. Tilda Swinton (qui a d'ailleurs reçu un Oscar pour ce rôle) est géniale, et ne parlons pas de Clooney et Wilkinson, eux aussi nominés aux Oscars, et eux aussi excellents dans leurs rôles respectifs même si ça ne vaut sans doute pas un Oscar quand on voit la concurrence. Bonne BO de James Newton Howard, qui s'inscrit dans l'atmosphère du film. Sans ses multiples longueurs, Clayton serait devenu un classique, un chef d'oeuvre. Malheureusement, le peu d'expérience de Gilroy casse le film et on se retrouve devant un film ennuyeux qui ne nous permet pas d'observer les talents d'acteurs, le scénario en béton et la très bonne musique. Dommage.



Réalisé par Tony Gilroy. Avec George Clooney, Tom Wilkinson, Tilda Swinton, Sidney Pollack. 119 minutes. USA 2007.

samedi 10 septembre 2011

Votre Majesté


À travers les âges, les récits d'aventures ont édifié l'image du vaillant chevalier, prompt à secourir les damoiselles en détresse, à combattre les dragons et à venir à bout de tous les maux de la terre. Mais derrière chaque figure héroïque se cache un frérot empoté dont le seul mot d'ordre est d'éviter tous les risques hardiment défiés par son aîné.
Thadeous a grandi dans l'ombre de Fabious, le premier-né et prétendant au trône, dont les exploits sans cesse renouvelés lui valent l'adoration de son peuple. Las de se voir dénier le prestige, les révérences et une ascension possible à la couronne, Thadeous s'adonne aux plaisirs faciles que lui procurent les herbes magiques, les potions alcoolisées et les jouvencelles de petite vertu, jusqu'au jour où la promise de Fabious et future reine Belladonna disparaît aux mains de l'infâme sorcier Leezar. Sa majesté de père livre enfin à sa chiffe molle de fils un ultimatum : se ressaisir et aider son aîné à délivrer sa bien-aimée ou se voir banni du royaume. Notre pétochard de Thadeous s'embarque à contrecœur dans sa première épopée aux côtés de Fabious. Rejoints par Isabel, une guerrière énigmatique mue dans cette quête par des raisons troubles, ils vont devoir traverser des contrées hostiles, batailler de terrifiantes créatures et braver des chevaliers perfides pour libérer la princesse en péril. Si Thadeous parvient à réveiller le héros sans peur et sans reproche qui sommeille en lui, il pourra aider son frère dans son intrépide mission et sauver le royaume de la destruction. S'il se débine une fois encore, il périra en poltron, témoin privilégié de l'avènement d'un tout nouvel âge des ténèbres.

Date de Sortie : 7 Septembre 2011
Réalisé par David Gordon Green
Avec Danny McBride, James Franco, Natalie Portman
Film americain
Durée : 1h42

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David Gordon Green, après plusieurs thriller et films dramatiques réussis mais quasiment inconnus en France, s'était fait en 2008 avec son film parodique Délire Express et sa série Kenny Powers. On ne savait pas comment envisager Votre Majesté, parodiant l'heroic fantasy avec un casting de choix (McBride, Franco, Portman, Deschanel ou Toby Jones) et un Steve Jablonsky à la partition dont les musiques nous faisait vibrer. Le film sorti en début d'année outre-atlantique a cependant été détruit par la critique, qualifié de "lourd" et "vulgaire" même de la part de presse bon public.

Déjà, on peu comprendre cette critique surtout que l'histoire de base est justement... basique, elle aussi parodique surement, mais sans rebondissements, ce qui retire un style au film dont les rebondissements, donc les gags sont prévus à l'avance et font bien moins mouche. A titre de comparaison, les finaux respectifs de Shaun of the Dead et Hot Fuzz étaient totalement inattendus, ainsi qu'un grand nombre de scènes dans leur développement, et c'étaient ainsi que les films était superbement marrants et qu'ils sont devenus surement les meilleures parodies des années 2000. Sur ce point, Votre Majesté se rapproche plus de la Movie-exploitation (Scary Movie, Big Movie, Not another Teen Movie... et consorts), et c'est plus pour nous déplaire d'autant que ces films sont tous, sans exceptions, des navets absolus.


Les gags de Votre Majesté ne sont donc pas toujours marrants, mais certains font mouche. Un humour lourd et potache, et on évite le plagiat parodique des Movie (Scary Movie plagiait Scream, Not another teen movie plagiait Elle est trop bien) avec un scénario original malgré que ça reste banal au plus haut point. On rigole donc un peu, mais pas assez pour que ça devienne une parodie de qualité tel que les films d'Edgar Wright.

Danny McBride est pas trop mauvais, mais ne vole pas non plus très haut : un rôle de comique pas très original, un personnage carricatural pas forcément très cohérent et peu recherché. Ses bribes de talents le sauve du gouffre. James Franco est lui bien meilleur et se révèle même très bon, il prouve qu'avec ses trois rôles de 2011 qu'il peut tout endosser : l'esprit torturé solitaire de 127 Heures, le héros de films d'action de La planète des singes : les origines et le comique potache de Votre Majesté, un beau panel de talents qui lui prévoit un super avenir. Natalie Portman est sobre, idem pour Toby Jones, Rasmus Hardiker, Theroux ou Toby Jones. Pas d'acteurs qui se démarque vraiment à part Franco.

La musique de Jablonsky est superbe, une véritable perle : tantôt épique, tantôt romantique, tantôt loufoque, elle est à un avantage non négligeable de Votre Majesté. Le film gagne beaucoup à sa musique, mais aussi à ses décors, très beaux et très cohérents, ainsi qu'à ses costumes dont le style très "déguisement" ajoute à l'atmosphère général un peu décalée du film.


Votre Majesté c'est con, vulgaire, lourd, mais c'est plutôt marrant et très fun. Atmosphère réussie et un James Franco excellent, ajouté à une musique hors du commun, le film est sauvé de la catastrophe et se hausse finalement à un divertissement de qualité pas si mauvaise que ça.

vendredi 9 septembre 2011

Bad Boys

Si Mike Lowrey est un séducteur invéteré, héritier d'une fortune et policier par passion, son collègue et ami Marcus Burnett est un homme rangé, marié et père de famille. Leur amitié ne les empêche pas d'avoir des méthodes parfaitement différentes. Mais la disparition de cent kilos d'héroine, dérobés dans les locaux mêmes de la brigade des stups, va leur faire oublier leur concept sur la façon d'exercer leur métier, pour se lancer a la poursuite des voleurs.

Date de Sortie : 5 Juillet 1995
Réalisé par Michael Bay
Avec Martin Lawrence, Will Smith, Tea Leoni
Film americain
Durée : 1h59

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C'est en 1995 avec Bad Boys que Michael Bay a commencé sa célèbre carrière de metteur en scène qui lui a valu le statut et la réputation de réalisateur autiste misogyne fan de Boum boum. Pour les incultes, on lui doit Rock (son meilleur film), Armageddon, The Island, Transformers ou encore Pearl Harbor. En gros, à part Rock, une belle liste de navets. C'est donc le succès commercial de Bad Boys qui a amené super-Bay à la semi-gloire.

Sorte de buddy movie pas très assumé, à mi chemin entre le sérieux de L'Arme fatale et le comique du Flic de Beverly Hills, on sent la patte très 90', très Bruckheimer (ici producteur), dont le style de mise en scène est bien reconnu (le grain de l'image, les répliques, les acteurs, les méchants et l'histoire pas très original). Le film est en partie inspiré de la mythique chanson d'Inner Circle Bad Boys qui a été rendu célèbre pour ouvrir le générique de la série COPS. Petit problème : on entend la chanson qu'à la fin, j'aurai bien aimé que ça soit un thème principal parce que la bande-original de Bad Boys fait un peu mal aux oreilles, même si elle est bien utilisée.


Michael Bay a un sens de l'action presque innée, c'est certain. Il  est l'un des seuls metteurs en scène hollywoodien a réussir avec autant de brio ses scènes d'action, impressionnantes et funs, devenus clichés tellement elles sont cultes mais elles ont initié le genre à elles seuls. Bad Boys est une suite de ce genre de scènes, parfois ridicules mais rarement chiantes, ce qui est rare pour un film d'action avec un scénario de téléfilms (drogue volée -> deux flics noirs -> 72 heures -> témoin sexy à protéger -> scène finale avec des étrangers).

Au casting on a donc un panel d'acteurs inconnus ou pas très prometteurs, mais qui ont tous eut droit à une carrière bien fournie : Will Smith en tête, sortant de quelques comédies banales et du Prince de Bel-Air, Martin Lawrence venant lui aussi de la télévision avec Martin mais aussi de quelques films dont le Spike Lee Do the right thing (révélation du réalisateur), et enfin, Tea Leoni, devenue inconnue depuis mais qui a eut une semi-période de gloire de Bad Boys à Braqueurs Amateurs puisqu'elle a tournée dans Jurassic Park mais aussi avec Bay, Jim Carrey, Nicolas Cage, Woody Allen, Ben Kingsley ou Al Pacino durant cette période.

Bon, pour en revenir à Bad Boys plus que les révélations engendrés par le film, il faut dire que c'est quand même assez con. Scénario complètement raté, mise en scène sympa et sens de l'action, acteurs très moyens (Will Smith-Martin Lawrence ne m'a vraiment pas enchanté, OK ils sont black, mais le lien passe pas entre eux), à part Tea Leoni qui s'en sort plutôt bien, bande-originale (si on excepte le tube d'Inner Circle) un peu lourde. Bref, c'est fun, mais ça devient rapidement risible et l'originalité quasi-inexistante du scénario reste un handicap majeur qui casse complètement le film d'un point de vu technique/cinéphile.


Bad Boys est devenu mythique avec le temps pour tout fan de l'action qui se respecte. Pour les autres, à part quelques scènes sympathiques, c'est vite fait vite oublié : rien d'original et que du déjà-vu. On est vite overdosé, et peu de choses sauvent le film du ratage complet.

Inside Man

Ce devait être le hold-up parfait, le chef-d'oeuvre d'un génie du crime. Le décor : une grande banque de Manhattan. Les protagonistes : un commando masqué, cagoulé, lunetté et des dizaines d'otages affolés, contraints de revêtir la même combinaison passe-partout que les braqueurs. L'enjeu : la salle des coffres et ses trésors ? Ou un vieux secret dont seuls deux personnes connaissent l'importance.Aujourd'hui, confiné dans une cellule, le cerveau de la bande s'explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne vous sera livré au hasard. Prêts ? Ce matin-là, donc, quatre peintres en batiment franchissaient le seuil de la Manhattan Trust Bank...

Date de Sortie : 12 avril 2006
Réalisé par Spike Lee
Avec Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster
Film américain
Durée : 2h10

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Spike Lee est talentueux, c'est indéniable, mais malgré la qualité importante de la mise en scène, de l'atmosphère de ses films, des acteurs ou de la musique, j'ai jamais réellement accroché, restant un peu à part du film, même si Malcolm X est excellent, Do the right thing bourré de répliques cultes, et je n'ai pas encore vu La 25e heure. Je me lance à l'assaut de son film considéré comme le moins personnel et le plus commercial, Inside Man, film de braquage de génie à la Ocean's Eleven sans le second degré. J'avais pas réellement la motivation malgré que le sujet m'intéresse... mais je restai sur mes gardes car le genre du braquage a été exploité jusqu'à plus que la moelle durant ce siècle de cinéma, de tous les côtés, toutes les formes, intelligent, fascinant, chiant ou raté, parfois pas si impressionnant que ça.

Mais j'ai été finalement convaincu par ce putain de casting : Denzel Washington, meilleur acteur afro-américain de sa génération, Clive Owen, l'un de mes acteurs favori qui apporte un sacré charisme à chacun de ses rôles, Jodie Foster, toujours excellente, mais aussi Willem Dafoe et Christopher Plummer. Tout ça fait rêver, et je mets enfin le DVD dans le lecteur.



Clive Owen est génial, et c'est surement le meilleur acteur du film même si le reste du casting est génial. Il apporte une gueule non mince au film, une dimension à son personnage, un charisme menaçant, presque terrifiant, avec ses traits durs et ses expressions ne transmettant que peu d'émotions à part la crainte que peut créer un tel personnage. Denzel Washington s'en sort très bien lui aussi, en flic poursuivi pour des injustices. Un casting de grande envergure campé superbement par chacun des acteurs.

On remarque d'ailleurs dès la première scène que tout le film est calculé, chaque détail, chaque plan, chaque envolé musical, et on prêt ainsi attention à chacun des détails que Spike Lee nous livre tout au long du récit. Le tout restant franchement déstabilisant, et la présence de plusieurs visionnages pour comprendre le Pourquoi ? et surtout le Comment ? s'avère obligatoire, avec un tas d'indices parsemés tout le long du film, de façon plus ou moins intelligente et impressionnante. La mise en scène est superbe, oscillant entre le thriller habituel et la véritable quête de rédemption. Le final étant, quoiqu'un peu long, superbement pensé, et la cohabitation images-musique coexiste magnifiquement, dégageant une atmosphère très spéciale, presque unique sur Inside Man.

Sur la base d'un scénario impressionnant d'ingéniosité et de sens cachés, Spike Lee réalise son meilleur film à ce jour. Par forcément le plus bluffant au niveau de la mise en scène, mais le plus ingénieux et intelligent, délivrant un spectacle ergonomique d'un braquage parfait, qui à sa manière, n'est pas forcément impressionnant, mais terriblement parfait, jusque dans les moindres détails les plus glauques et moqueurs (les armes...).


Inside Man est une claque. L'un des meilleurs films de braquage jamais réalisé mais aussi l'un des meilleurs films de la décennie passée. Loin d'être un chef d'œuvre intemporel, le film a tous les atouts pour devenir culte et mériterait d'être bien plus célèbre.

Habemus Papam


Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

Date de Sortie : 7 septembre 2011
Réalisé par Nanni Moretti
Avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr
Film italien, français
Durée : 1h42

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Nanni Moretti sort ses films à un intervalle d'environ cinq ans à chaque fois. On se souvient du Caïman, sorti en 2006, de La Chambre du Fils, désormais vieux de dix ans et palmé à Cannes, mais cet Habemus Papam se rapporterait plus à La Messe est finie de 1985, qui racontait l'histoire d'un prête qui quittait l'île où il officiait depuis une décennie pour Rome où il retrouve familles et proches. C'était d'ailleurs l'un des meilleurs films de Moretti (qui peut faire du bon comme du mauvais), et c'est donc avec une certaine impatience que l'on attendait ce retour au milieu chrétien donné par Habemus Papam.

Présenté à Cannes entre The Tree of Life (Malick), Drive (Refn), Melancholia (Lars Von Trier) et La piel que habito (Almodovar), il faut dire que les chances étaient mince d'une hypothétique victoire d'Habemus Papam où que ce soit, tant au niveau des performances d'acteur que de la mise en scène, tout cela restant d'une certaine qualité appréciable mais ne faisant pas le fois face aux calibres sélectionnés cette année. Reparti bredouille, mais globalement bien apprécié, le film sort enfin sur nos écrans dans très peu de salle. L'occasion pour moi d'aller le voir en VOST dans le cinéma d'auteur du coin.

Michel Piccoli interprète un Cardinal qui, après la mort du précédent Pape, est élu à la suite de nombres de votes par l'assemblée de ses confrères. Il devient donc Pape, mais ne sent pas qu'il soit destiné à l'être, ne se sent pas capable, inapte à ce nouveau job des plus importants. Il n'ose pas se présenter en public, son identité et donc gardée secrète mais pour qu'il puisse enfin se présenter en public, le Vatican fait appel à un psychiatre (interprété par Nanni Moretti), qui va essayer de soigner l'homme de différentes façons.


Comme ça, je suis sur que ça rappelle à quelques uns Le Discours d'un Roi, où le roi bègue George V était rééduqué à la parole par un orthophoniste en urgence pour qu'il puisse apparaître en public sans se tourner en ridicule. Mais non, Habemus Papam se révèle agréablement novateur et original, unique. Le début commence un peu bêtement, l'entrée des cardinaux dans la "salle des votes" (pardonnez mon ignorance, je peux pas donner le nom précis), avec journalistes qui les interrogent et fidèles qui les acclament. On a donc le vote, et l'élection de ce Pape fictif. Après, ça devient vite intéressant, vu que le personnage principal se révèle magnifiquement interprété par un Michel Piccoli au meilleur de sa forme. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas du reste du casting, car même si chaque apparition de Piccoli est un met précieux, celles de Moretti (si l'ont excepte la première), sont profondément ridicules, tournant au loufoque et à la parodie religieuse pas vraiment marrante qui laisse un peu de marbre.

Moretti ne fait aucune réelle superbe dans sa mise en scène, trop classique et trop "téléfilm" pour réellement s'échapper de l'étiquette "film d'auteur" collée normalement au film sans même un visionnage. Quelques beaux plans et beaux cadrages, mais certaines scènes auraient put être totalement coupées (on a le droit à tout le panel de ce côté là : longueurs, clichés, moquerie ratée). Pas vraiment de profondeur, mais le film se sauve du gouffre par Piccoli, comme dis plus haut, qui est sans aucun doute possible la véritable attraction du film. Beaucoup de choses étant trop superficielles pour paraitre réellement existantes.


Habemus Papam est une comédie "à l'italienne" tout à fait honorable. Un concept assez original et une belle brochette d'acteurs (Piccoli avant tout), mais certaines scènes un peu à côté de la plaquetsont un peu trop ratées pour faire de ce film une réelle grosse surprise. Il mérite sa présence à Cannes mais sera sans doute aussi vite oublié qu'il est sorti.


vendredi 2 septembre 2011

Donnie Darko

Réalisé par
Richard Kelly

Avec
Jake Gyllenhaal
Jena Malone

Maggie Gyllenhaal
Patrick Swayze
Drew Barrymore

De quoi ça parle ?
Donnie Darko est un adolescent de seize ans pas comme les autres. Intelligent et doté d'une grande imagination, il a pour ami Frank, une créature que lui seul peut voir et entendre. Lorsque Donnie survit par miracle à un accident, Frank lui propose un étrange marché. La fin du monde approche et ce dernier doit accomplir sa destinée. Des événements bizarres surviennent dans la petite ville tranquille, mais Donnie sait que derrière tout cela se cachent d'inavouables secrets. Frank l'aidera à les mettre à jour, semant ainsi le trouble au sein de la communauté.
Donnie Darko fait partie des quelques films qui m'ont donné un amour inconditionnel pour le cinéma. C'est devenu par la suite l'un de mes plus grands films cultes : dérangeant, bizarre, intelligent, complexe, perturbant et drôle, c'est selon moi l'un des meilleurs films de tous les temps. Un film qui, suivant les interprétations, peut être un film catastrophe, un film sur la schizophrénie, un film sur la rédemption, un film sur le sacrifice, un film sans but ou un gros navet, suivant l'idée qu'on se fait du film, de sa fin, de son développement, de sa complexité.
Pour aimer Donnie Darko, il ne faut pas avoir peur de l'absurde, parce que le film bat des records sur ce point : décalé, barré, loufoque, les protagonistes en viennent à discuter la sexualité des Schtroumpfs, sans que cela n'apporte réellement quelque chose au récit. Certains diront que Richard Kelly n'a pas un bon dealer, moi je dis juste que c'est du génie, le tout formant une réelle complexité oscillant entre des morales catholiques et la folie intérieure d'un jeune garçon. Jake Gyllenhaal joue comme si il avait fait ça toute sa vie alors que c'est son premier film. Le reste du casting s'en sort tout aussi bien, avec en tête un regretté Patrick Swayze toujours au meilleur sa forme, une Maggie Gyllenhaal, elle aussi dans son premeir rôle, extraordinaire, une Drew Barrymore très bonne et une Jena Malone avec un bon jeu. Pas un casting de rêve à l'époque mais qui l'est devenu avec le temps, vu comme on sait où en est arrivé Jake Gyllenhaal aujourd'hui : l'un des acteurs hollywoodiens les plus apprécié du moment.
Au final, Donnie Darko ça a la tête de ce que ça aurait donné si David Lynch s'était essayé à un public plus adolescent. On est dérangé, amusé et terrifié à la fois. Un film sur la schizophrénie, sur le sacrifice et sur la rédemption à la fois, c'est du pur génie, et ça donne le meilleur film de ces dix dernières années, un chef d’œuvre incontournable qui ne va surement pas faire l'unanimité tant son contexte et son développement sont uniques et pas forcément accessibles ou compréhensibles à chacun. A découvrir sans plus attendre quand même. Rien que pour le Mad World de Gary Jules.