Réalisé par Roschdy Zem
Avec Sami Bouajila, Denis Podalydès, Maurice Bénichou
L'affaire Omar Raddad est l'une des affaires criminelles ayant le plus marqué les années 1990, il était donc étonnant qu'aucun cinéaste n'ai encore eut l'idée d'en faire un film. C'est pourtant en 2007 que l'espoir renait lorsque Roschdy Zem, acteur franco-marocain, achète les droits d'une adaptation cinéma de
Pourquoi moi ? d'Omar Raddad et de
Omar, la construction d'un coupable de
Jean-Marie Rouart. Le projet se fait attendre et le tournage ne commence que trois ans plus tard pour une sortie juin 2011. Film objectif ou subjectif ? Engagé ou Historique ?
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Le procès, séquence qui revient à deux reprises. |
C'est donc bien sur un film subjectif que nous livre Roschdy Zem, mais pas si subjectif que ça car, même si le film prend le point de vue d'Omar Raddad et de ses défenseurs sans jamais donner des éléments majeurs qui allaient contre lui, le film est tourné avec beaucoup d'objectivité puisqu'il s'appuie sans trop de modifications sur les deux livres qui l'ont inspiré. On suit donc les destins parallèles d'Omar Raddad, de l'assassinat jusqu'à sa libération en 1998, et celui de l'écrivain (librement inspiré de l'académicien Jean-Marie Rouart) interprété par Denis Podalydès qui tente de prouver son innocence en cherchant indices et pistes sur l'affaire Omar Raddad. Le film se tient avant tout pour la présence de deux très bons acteurs en tête d'affiche : Sami Bouajila, qui, en plus de ses traits très ressemblants à ceux du véritable Omar Raddad, campe si bien le personnage qu'on ne peut lui prédire qu'une nomination aux Césars, et Denis Podalydès, qui peut espérer une plus grande reconnaissance auprès du public français après ses performances successives dans Omar m'a tuer et La Conquête. Il faut dire par contre que ce n'est pas le JFK français : beaucoup moins passionnant que le film d'Oliver Stone, pas forcément moins flagrant, mais un scénario moins poussé et plus conventionnel pour le nouveau film de Roschdy Zem.
Omar m'a tuer est une bonne surprise : pas trop subjectif, intéressant, et donnant l'évidence qu'Omar Raddad est innocent même pour les plus sceptiques qui ne s'étaient jamais intéressés de près ou de loin à l'affaire (moi, par exemple). A découvrir, bien entendu, un apport culturel nécessaire.
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