Réalisé par David Yates
Avec Daniel Radcliffe, Ralph Fiennes, Alan Rickman, Emma Watson, Rupert Grint
Il y a près de dix ans, je voyais
Harry Potter à l'école des sorciers au cinéma. J'étais très jeune (cinq ans) et j'ai été envouté par le côté magique de l'histoire. Le fait que son existence soit bouleversée par la nouvelle qu'on est... un sorcier. Un an plus tard sortait le second volet
Harry Potter et la chambre des secrets, poussant une certaine terreur destinée au plus jeunes (les voix, le serpent), c'était très bien mené de la part de Columbus qui effrayait les petits. Le côté enfantin s'en va encore plus avec le changement de réalisateur pour
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban : Alfonso Cuaron, qui donne une teinte gothique à son film, et contrairement à Columbus, prend le risque de s'éloigner du roman. C'est super bien fait, et avant la sortie de ce dernier volet c'était le meilleur de la saga. Je prends à cette époque le plaisir de lire les livres que je dévorerais jusqu'à la fin...mais on parle cinéma ici. On entre encore plus dans la noirceur avec
Harry Potter et la Coupe de Feu qui s'adapte en plus à son public en livrant de l'action époustouflante de la part de Newell. C'est un réalisateur de téléfilm qui réalisera les quatre derniers films : David Yates. Le premier est le cinquième épisode,
Harry Potter et l'Ordre du Phoenix, dont la mise en scène laissait à désirer. Apprécions tout de même le fait d'avoir autant réduit un gros livre et y laisser l'intrigue principale. Mais ce cinquième volet restait le plus décevant de la saga. Ensuite arriva
Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, sans doute le plus dure à adapter. L'intrigue romantique fait son arrivée pour plaire au public grandissant, mais quelques faiblesses restent toujours à noter, mais des scènes grandioses. Il y avait cependant une certaine appréhension de la part du public par rapport au grand final séparé en deux parties... La première partie d'
Harry Potter et les Reliques de la Mort sera finalement d'excellent qualité. Modifiant des éléments du livre en les rendant plus originaux et réalistes, et donnant une grande profondeur à chacun des personnages, donnant même à Emma Watson son meilleur rôle de la saga. Un road movie psychologique et menaçant qui n'égale cependant pas le troisième volet en terme de qualité. Arrive alors la dernière partie. Le final...
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Harry et Voldy face à face. |
Déçu ? Non. Triste ? Oui.
Harry Potter est désormais terminé. Même si Rowling avait l'idée d'écrire des préquelles, ou si Warner Bros se décidaient à mettre en scène les aventures d'Albus Potter, Harry est terminé, et rien ne le remplacera. Sur ces adieux, je vais au cinéma, on me donne d'ailleurs la démo du jeu à l'entrée, maigre compensation. Mes lunettes 3D à la main, je rentre dans les premiers dans la salle 1 du Mega CGR Deux-Lions de Tours le Mercredi 13 Juillet pour la séance de quinze heures. La plus grande des salles, une place parfaitement centrée, je veux les meilleures conditions pour cet au revoir. Les quelques gosses idiots venus pour foutre le bordel se font fermer leur gueule dès l'apparition du logo Warner Bros après une demi-heure de pub. C'est parti. Et au final, c'est une claque. Cette seconde partie atteint le paroxysme de l'excellente qualité, dépassant même le troisième volet. Un chef d’œuvre à sa manière, car, malgré quelques défauts, il clôt une saga qui a sut évoluer avec ses spectateurs, et malgré de nombreux défauts, la saga Harry Potter est un tout, et un chef d’œuvre car elle a sut grandir au fil des films. Et ce Harry Potter est aussi le premier à m'avoir fait pleurer, je l'avoue. Deux fois. Une fois pour une scène qui m'avais rendu indifférent avec le livre, celle des souvenirs de Rogue, belle, émouvante et surement la meilleure scène de la saga, et aussi, pour l'épilogue, par nostalgie, avec l'utilisation de
Leaving Hogwarts et de l'
Hedwige's Theme dans leur versions d'origine. Malgré la nostalgie d'entendre les notes de John Williams, on ne peut que saluer le travail d'Alexandre Desplat qui compose ici la meilleure bande-originale pour Harry Potter si on ne compte pas celles de John Williams : le
Lily's Theme, thème principal de cette seconde partie, est destiné à devenir presque aussi célèbre que les scores de Williams tellement il est beau. Une partition superbe. Les acteurs sont aussi surprenants : on connaissait déjà la qualité de l'interprétation de Rickman en Rogue mais là c'est superbe, entre ses souvenirs et le
"Vous avez les yeux de votre mère", c'est tout simplement géant. Ensuite, on a Daniel Radcliffe, qui prouve qu'il s'est bien amélioré avec le temps en donnant sa meilleure interprétation qui donne une nouvelle saveur au film. Et enfin Ralph Fiennes, terrifiant, qui arrive à donner à Lord Voldemort une certaine noirceur absente des précédents volets (à part la scène d'ouverture de la Partie 1). La photographie est sublime, la mise en scène épique et nostalgique, et surtout, le film commet un acte si rare qu'il ne faut pas l'oublier : celui, rarissime, de surpasser le roman : réalisme, épique, émotions, tout ça est bien plus présent que dans le roman est bien mieux mené pour ce final à la hauteur de mes espérances. Et surtout, le film évite les défauts "too much" du livre comme l'arrivée de Buck, ou de Graup, en se concentrant sur l'impact sur les personnages de Poudlard et les proches de Harry. Yates a sut allier parfaitement le rythme, l'humour et l'émotion. Le film donne comme le livre sa vision de la Vie après la Mort, qu'on pourrait associer à celle de la fin de Harry Potter dans le cœur des films. Harry Potter ne sera jamais mort tant qu'il aura des fans.
Ce dernier volet surpasse le livre. Un final épique qui reste fidèle mais apporte une profondeur supplémentaire à l'aide de modifications importantes et bien trouvée. Un chef d’œuvre qui va marquer l'histoire du cinéma à l'aide de son impact sur public, car il plaira tant aux fans du livre, au public banal et aux cinéphiles. Ça sent les Oscars (montage, son, effets spéciaux, décors, maquillages, musique, acteur dans un second rôle pour Rickman, photographie, scénario adapté et pourquoi pas des nominations en meilleur film et réalisation). Une claque. Adieu, Harry Potter.
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